« Selon moi, c'est couru d'avance », a lancé Charlie Munger, adjoint et complice de toujours de Warren Buffett. Il fait référence au futur successeur de ce dernier à la tête de l'empire Berkshire Hathaway, poste qui, selon Munger, ne devrait pas échapper à Li Lu, 44 ans, patron du fonds d'investissement Himalaya Capital. Depuis son lancement, en 2004, la valeur de ce fonds a progressé de 338%, soit un rendement de 30% par an.

M. Li s'est rendu célèbre comme porte-drapeau du « printemps de Pékin », en 1989, en organisant la grève de la faim des étudiants de la place Tienanmen. Il a ensuite fui en France puis aux Etats-Unis, où il a décroché trois diplômes (droit, économie, commerce) à la prestigieuse université de Columbia. Leur rencontre a d'ailleurs eu lieu à l'occasion d'une conférence donnée à Columbia par Warren Buffett.

Mais ce qui a surtout mis la puce à l'oreille de Buffett, c'est un tuyau qui s'est révélé très rentable : Li Lu lui a conseillé de prendre une participation dans BYD, fabricant chinois de batteries électriques pour automobiles. Cet investissement a déjà rapporté pas moins de 1,2 milliard de dollars à Berkshire.

Mais l'ambitieux Chinois, qui aurait la haute main sur les investissements du groupe, ne serait pas seul à la tête de l'empire de Buffett. David Sokol, 53 ans, actuel patron de la filiale MidAmerican Energy, est en effet pressenti pour occuper le poste de PDG. La direction de Berkshire Hathaway serait ainsi scindée en deux, ce qui ne serait sans doute pas de trop pour gérer les 100 milliards de dollars d'actifs détenus par Buffett.

Cela fait déjà longtemps que David Sokol a tapé dans l'œil du « sage d'Omaha ». CNN Money rappelle notamment que c'est David Sokol qui a poussé Buffett à racheter l'entreprise Constellation Energy, dans la foulée de la faillite de Lehman Brothers. C'est finalement EDF, quelques semaines plus tard, qui s'emparera de Constellation, mais l'opération se sera avérée fructueuse pour Berkshire, empochant au passage 1,2 milliard de dollars pour prix de son renoncement à la proie dénichée par Sokol.

Le dernier fait d'arme de Sokol est d'avoir réussi à rendre rentable la compagnie NetJets, alors qu'elle avait perdu 711 millions de dollars en 2009. Cette dernière mission a sans doute conforté Warren Buffett dans son intuition : David Sokol a les épaules assez larges pour lui succéder, mais pas tout seul...

>> Commander L'effet boule de neige, la biographie inédite de Warren Buffett, qui vous dévoile tous ses secrets d'investissement.