OMAHA, Nebraska, 2 août (Reuters) - Le milliardaire Warren Buffett a fait campagne lundi au côté d'Hillary Clinton dans le Nebraska, où il a pressé le candidat républicain Donald Trump de publier sa déclaration de revenus et a mis en doute les capacités de l'homme d'affaires.

Donald Trump a affirmé n'être pas en mesure de publier sa déclaration de revenus, ce qui constitue pourtant un passage obligé pour les candidats à l'élection présidentielle, car le fisc effectue un audit sur ces revenus, dit-il.

"J'ai une nouvelle pour lui", a dit le propriétaire du conglomérat Bershire Hathaway, dont le siège est à Omaha, dans le Nebraska. "Je fais l'objet d'un audit, moi aussi, et je serais ravi de le rencontrer n'importe où, n'importe quand, avant l'élection."

"J'apporterai ma déclaration de revenus, il pourra apporter la sienne (...) et laisser les gens nous poser des questions sur les choses qui y figurent", a dit Warren Buffett, ajoutant que Trump avait "peur" des électeurs bien plus que de l'administration fiscale.

Trump a présenté ses succès dans les affaires comme la preuve de sa capacité à diriger le pays. Pour Buffett, qui soutient Clinton, le milliardaire a perdu de l'argent la seule fois où il a demandé au peuple américain d'investir en lui, a-t-il dit en référence à l'entrée en Bourse des hôtels et des casinos Trump en 1995.

Dans un discours de 30 minutes devant une foule de 3.100 personnes rassemblées dans un lycée d'Omaha, et avec Hillary Clinton à ses côtés, il a jugé qu'un "singe" aurait mieux fait que Donald Trump lors de cette opération financière.

Le milliardaire a ajouté que les critiques de Trump à l'égard des parents d'un capitaine musulman de l'US Army tué en Irak il y a douze ans étaient le "coup final".

Dans une déclaration lors de la convention nationale démocrate, Khizr Khan, père du capitaine Humayun Khan, avait apostrophé Donald Trump pour l'accuser de "ne rien avoir sacrifié" pour son pays.

"Aucun membre de la famille Buffet n'est allé en Irak ou en Afghanistan. Aucun membre de la famille Trump n'est allé en Irak ou en Afghanistan", a dit Warren Buffett.

"Nous avons tous deux prospéré pendant cette période et nos familles n'ont rien sacrifié du tout", a-t-il poursuivi, quand Donald Trump insistait avoir consenti "de nombreux sacrifices".

(Amanda Becker; Julie Carriat pour le service français)