La réputation de la banque avait particulièrement pâti de l'effondrement de deux de ses « hedge funds » très exposés aux créances titrisées que les ménages américains ont bien du mal à rembourser. Et son activité de courtage souffre de la contraction du marché du crédit.

Son patron, James Cayne, est en première ligne. L'un des premiers scénarios qui vient à l'esprit pour une financière en difficulté est l'apport d'argent frais via une augmentation de capital. Reste à savoir à quel prix. Selon le NYT, « James Cayne exige traditionnellement une prime élevée pour les investisseurs extérieurs, parfois jusqu'à 40% ». Mais il n'est plus aujourd'hui en position de force.

Que veut faire Bear Stearns de cet argent ? La banque reste très exposée au marché déliquescent des crédits hypothécaires US, et aurait bien besoin de relais de croissance « à l'outre-mer », par exemple en Asie, suggère le journal. Suite au coup de tabac de cet été, l'association avec un partenaire financier reconnu ne serait pas de trop.

Quelle forme va prendre l'opération ? Elle passera probablement par l'émission d'obligations convertibles en actions, comme tel avait le cas lorsque Bank of America avait repris des parts du courtier hypothécaire Countrywide, le mois dernier, à hauteur de 2 milliards de dollars. Il s'agirait donc d'une opération différente que celle menée par le milliardaire britannique Joseph Lewis (Tavistock Group), qui s'est assuré en début de mois de 7% du capital de Bear en les achetant directement sur le marché boursier.

Enfin, qui serait intéressé ? Le New York Times cite beaucoup de noms : les banques chinoises Citic (Hong Kong) et la China Construction Bank (Chine continentale), Bank of America, Wachovia, et enfin... Warren Buffett, le fameux « sage d'Omaha » et sa holding Berkshire Hathaway. On rappellera aussi que des rumeurs de contacts entre Warren Buffett et Cayne avaient déjà couru début septembre.

Si l'on remonte dans le temps, après la crise boursière de 1987, le « sage d'Omaha » s'était invité au capital de du courtier Salomon Brothers. Avant d'en débarquer l'équipe dirigeante, engluée dans des scandales à répétition, d'être contraint d'en reprendre la direction par intérim. Warren Buffett avait revendu le tout en 1997.


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