En adoptant la posture de la plus totale sérénité, Warren Buffett tendrait à faire preuve, soit d'un stoïcisme admirable face à l'adversité, soit d'une remarquable capacité à masquer ses émotions. Car la mise en accusation de la banque Goldman Sachs il y a quelques jours par la SEC, le gendarme de la bourse Américaine, aurait de quoi en inquiéter plus d'un.

« Des enquêteurs fédéraux mènent une enquête criminelle pour déterminer si Goldman Sachs ou ses employés se sont livrés à des fraudes boursières en relation avec le courtage de produits hypothécaires », écrivait la semaine dernière le Wall Street Journal.

C'est fin 2008 que le milliardaire américain investit cinq milliards de dollars pour soutenir l'établissement financier, dont les bénéfices avaient chuté de près de 70% cette année-là. Selon Thomas Murphy, l'un des dirigeants de Berkshire Hathaway, Warren Buffett aurait effectué cet investissement de façon parfaitement lucide.

Il n'en reste pas moins que l'assemblée générale de demain devrait offrir l'occasion aux très nombreux actionnaires du fonds d'investissement d'en apprendre peut-être un peu plus sur cette affaire.

Cette année, ils seront probablement près de 35 000 à y assister, selon les estimations de Warren Buffett. Une présence accrue liée à la prise de contrôle de Burlington Northern fin 2009 pour la coquette somme de 27 milliards de dollars.

Récemment, ce déplacement annuel entraînait de fortes hausses de prix des billets d'avion. Un trajet New-York-Omaha (1 900 kilomètres de distance) coûtant près de 300 dollars de plus qu'un New-York-Paris (5 900 kilomètres de distance).

Mais le plaisir d'écouter « l'oracle » ne vaut-il pas un tel sacrifice ?