Au printemps dernier, Berkshire Hathaway s’était engagé à racheter le chimiste américain Lubriziol Corporation pour 9,4 milliards de dollars. Il y a quelques jours, la holding de Warren Buffett est devenue le premier actionnaire d’IBM en achetant pour 10 milliards de dollars un paquet d’actions représentant 5,5% du capital.

Loin d’être rassasié, Warren Buffett a déclaré que sa holding Berhshire Hathaway pourrait maintenant débloquer entre 8 et 10 milliards de dollars en vue de son prochain investissement. A condition toutefois de respecter ses principes, à savoir investir dans une entreprise dont il comprend l’activité, qui offre des perspectives à long terme, une gestion prudente et qui affiche un prix attractif. Si ces conditions étaient rassemblées, Warren Buffett serait alors de nouveau prêt à puiser dans son épais porte-monnaie.

« Nous pouvons gérer quelque chose de plus gros [que Lubriziol], telle une transaction à 10 milliards de dollars », a-t-il déclaré en début de semaine lors de son premier déplacement au Japon. « Nous serions très à l’aise » pour débourser une telle somme, a-t-il poursuivi, ajoutant que si une cible apparaissait comme évidente, « nous pourrions le faire dès demain ».

Une liste de cible dressée par Cheuvreux
Très déterminé, Warren Buffett se dit même prêt à investir ailleurs qu’aux Etats-Unis, qui concentrent la majorité de ses investissements, l’Europe et l’Asie ne représentant que respectivement 4% et 2% du portefeuille de Berkshire. Or, début novembre, la société de Bourse Cheuvreux a adressé une « lettre ouverte » à Warren Buffett, lui suggérant une liste d’entreprises européennes susceptibles de l’intéresser.

Cheuvreux a étudié les récentes opérations de Berkshire Hathaway aux Etats-Unis, avant de les comparer à plusieurs compagnies européennes. Verdict : les « champions » européens recensés par Cheuvreux offrent un potentiel de croissance et une valorisation plus élevés. La société de Bourse a ainsi identifié l’assureur français AXA, son homologue suisse Zurich Financial Services, le groupe néerlandais de grande consommation Unilever, ou le constructeur allemand Volkswagen parmi les sociétés qui correspondent aux critères du milliardaire américain.