Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,4% à 0,7%, qui leur permettrait d'inscrire de nouveaux records.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,94% à 5.816,15 points vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,12% et à Londres, le FTSE 100 avance de 1,03%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,89%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,91% et le Stoxx 600 de 0,81%.

Ce dernier a touché son plus haut niveau depuis janvier 2018 et évolue à un peu plus de 3% de son record d'avril 2015 (415,18 points). Quant au CAC 40, il s'affiche au plus haut depuis novembre 2007.

Les investisseurs saluent les déclarations chinoises sur les contacts "continus" entre les présidents Xi Jinping et Donald Trump, après que ce dernier a évoqué vendredi la possibilité d'une rencontre aux Etats-Unis pour signer la "phase un" d'un accord commercial.

Le secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross, a contribué à l'optimisme ambiant en évoquant la possibilité que Washington renonce à imposer ce mois-ci de nouveaux droits de douane sur les véhicules importés de l'Union européenne, du Japon et de Corée du Sud.

"Cela pourrait dissiper les nuages qui pèsent sur l'industrie allemande", estime Kenneth Broux, stratège devises de Société générale, ajoutant que "cela pourrait favoriser fortement le sentiment général" dans la zone euro.

L'optimisme sur le commerce international, conforté aussi par les bons chiffres de l'emploi américain publiés vendredi, occulte ainsi les résultats définitifs des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier dans la zone euro, qui confirment sans surprise la contraction de l'activité.

Reflet de cet optimisme, l'indice Sentix du sentiment des investisseurs dans la zone euro remonte nettement plus qu'attendu pour le mois de novembre, à -4,5 après -16,8 en octobre.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur automobile européen profite à plein des déclarations de Wilbur Ross sur les droits de douane américains visant le secteur: son indice Stoxx bondit de 2,97%, au plus haut depuis début mai, et parmi les constructeurs les plus présents aux Etats-Unis, BMW gagne 2,69%, Volkswagen 2,35% et Daimler 2,2%.

A Paris, PSA est en tête du CAC 40 avec un gain de 4,84%.

Le compartiment des matières premières est lui aussi en nette hausse avec une progression de 2,59% tandis que celui des banques (+1,82%) profite de la remontée des rendements obligataires.

A noter aussi, la hausse de 8,03% de Ryanair après des résultats semestriels supérieurs aux attentes.

Casino (+0,41%) n'a que brièvement souffert de l'annonce par la Commission européenne de l'ouverture d'une enquête visant le distributeur et Intermarché pour des soupçons de pratiques anticoncurrentielles.

Plus forte baisse du Stoxx 600, GVC Holdings, maison mère de Ladbrokes, chute de 8,76% après l'appel lancé par des députés britanniques pour une réforme du marché des jeux en ligne.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat sont orientés en nette hausse, portés par les dernières nouvelles sur le commerce USA-Chine, qui leur permet de poursuivre sur la trajectoire suivie vendredi après l'emploi américain.

Les statistiques du marché du travail aux Etats-Unis confortent en effet le sentiment dominant selon lequel la Réserve fédérale n'aura pas besoin de baisser davantage les taux d'intérêt.

Le rendement des Treasuries à dix ans prend encore près de trois points de base à 1,754% et son équivalent allemand a gagné jusqu'à plus de deux points à -0,35% avant de revenir à -0,367%.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar s'apprécie légèrement (+0,05%) face à un panier de référence et se rapproche de sa moyenne mobile à 200 jours, un important seuil technique.

L'euro, à 1,1165 dollar, cède quelques fractions avant la première intervention publique, prévue en fin de journée, de Christine Lagarde après sa prise de fonctions à la tête de la Banque centrale européenne (BCE).

En Chine, le yuan, très sensible aux fluctuations des tensions commerciales, a touché un plus haut de près de trois mois face au dollar.

PÉTROLE

L'espoir d'un prochain compromis commercial entre les Etats-Unis et la Chine favorise aussi la hausse du marché pétrolier, déjà sensible vendredi pour la même raison: le Brent gagne 1,52% à 62,63 dollars le baril, au plus haut depuis fin septembre, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,33% à 56,95 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand