WASHINGTON, 18 juillet (Reuters) - Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a annoncé mercredi l'ouverture d'une nouvelle enquête sur des motifs de sécurité nationale, cette fois au sujet des importations d'uranium, qui pourrait déboucher sur des droits de douane ou des quotas.

Cette enquête dans le cadre de la "section 232" a été déclenchée à la suite d'un recours déposé par deux entreprises minières américaines spécialisées dans l'extraction d'uranium, Ur-Energy et Energy Fuels. Ces dernières affirment avoir été contraintes de réduire leurs capacités de production et leurs effectifs en raison d'une concurrence étrangère subventionnée.

Wilbur Ross a précisé que l'enquête couvrirait l'ensemble du secteur américain de l'uranium, de l'extraction à l'enrichissement et aux usages industriels et militaires.

L'uranium est un composant de l'arsenal nucléaire des Etats-Unis, il sert à propulser les porte-avions et les sous-marins nucléaires de la Navy et il alimente 99 centrales nucléaires américaines fournissant 20% de l'électricité consommée dans le pays.

Wilbur Ross a souligné que la production américaine d'uranium ne couvrait plus que 5% des besoins du pays contre 49% en 1987.

Il s'agit de la quatrième enquête lancée par l'administration Trump dans le cadre de la section 232 du Trade Expansion Act de 1962, une législation auparavant seulement utilisée du temps de la Guerre froide.

L'une d'elles a entraîné l'instauration de droits de douane sur l'acier et l'aluminium, auxquels d'importants partenaires commerciaux des Etats-Unis comme l'Union européenne, le Canada et le Mexique ont riposté. Le département du Commerce conduit une autre enquête dans ce cadre sur les importations automobiles des Etats-Unis. (David Lawder Bertrand Boucey pour le service français)