Le milliardaire américain, réputé pour acheter des entreprises en difficultés et les revendre au meilleur prix, se veut confiant : le marché automobile va se refaire, et pas plus tard que l'année prochaine. A partir de 2011, les Etats-Unis devraient ainsi retrouver un niveau plus logique de vente de voitures neuves, compris entre 13,5 et 14,2 millions d'unités, à comparer avec le triste record de 10,4 millions en 2009. Selon lui, 2010 sera une année de transition.

Wilbur Ross observe en effet des signaux encourageants, comme l'affluence dans les salons spécialisés et l'augmentation du volume des crédits contractés pour acquérir un véhicule, émanant notamment de ménages modestes. Mais le plafond, selon lui « aberrant », de 17 millions de voitures vendues par an, ne sera sans doute jamais plus atteint outre-Atlantique.

« Le marché américain est essentiellement un marché de remplacement, ce qui implique des ventes de voitures neuves comprises entre 12 et 13 millions par an. Les consommateurs américains sont sous pression depuis un moment déjà, mais ils sont plus endettés actuellement qu'en 2007, quand les ventes atteignaient 17 millions de voitures », précise le patron d'IAC.

Il y a encore trop d'équipementiers !
S'agissant des équipementiers, il prédit une poursuite du mouvement de consolidation du secteur. Ross estime en effet que les faillites vont s'accélérer, en raison de capacités de production toujours excédentaires. Cette situation va profiter aux acteurs les plus solides, qui ne vont pas hésiter à se jeter sur leur proie au moment où celle-ci sera la plus vulnérable. Lui-même a procédé ainsi dans l'acier et le charbon ; et IAC ne regroupe-t-il pas certaines activités en faillite de Lear Corp et de Collins & Aikman ?

Wilbur Ross dit d'ailleurs réfléchir à plusieurs acquisitions en Europe pour contribuer à ce mouvement qu'il juge « sain ». Mais il a précisé qu'il ne comptait pas racheter dans leur intégralité de grands équipementiers en faillite tels que Visteon ou Delphi, mais des morceaux peut-être... Sa seule crainte ? La hausse du cours des matières premières. L'augmentation probable du pétrole cette année, de l'ordre de 25%, serait par exemple une mauvaise nouvelle pour IAC, qui consomme beaucoup de plastique.

Il a également évoqué les mesures, jugées salutaires, de prime à la casse. Il assure que sans cette mesure Chrysler et General Motors auraient déjà fait faillite, avec comme conséquence des millions de salariés jetés à la rue et la faillite de centaines d'équipementiers.

Rappelons que Wilbur Ross avait prédit la faillite de centaines de banques, avant même que la crise des subprimes ne se déclare. On peut peut-être le croire quand il parle d'un secteur, l'automobile, qu'il connaît bien...