NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--L'investisseur américain William Ackman, qui avait mis sur pied le plus grand véhicule d'investissement coté (Spac) de l'histoire afin d'introduire en Bourse une entreprise de premier plan, pourrait finalement redistribuer les fonds aux actionnaires en raison des poursuites judiciaires qui contestent la légalité de ce montage financier.

Le milliardaire a rendu public son intention de démanteler ce Spac de 4 milliards de dollars, Pershing Square Tontine Holdings, dans une lettre adressée à ses actionnaires et postée sur son site internet.

"Même si nous pensons que la plainte est sans fondement, la nature des poursuites et notre système judicaire rendent une issue rapide peu probable", a indiqué l'homme d'affaires. Le litige risque également de décourager certaines entreprises de s'associer au Spac, a-t-il ajouté.

Cette décision marque un nouveau revers alors que Pershing Square Tontine avait déjà renoncé cet été à prendre une participation dans Universal Music Group.

Lancé l'été dernier, le Spac avait annoncé en juin son intention d'acquérir 10% de la filiale de Vivendi. Le projet a ensuite été abandonné, Bill Ackman n'étant pas parvenu à convaincre les autorités boursières américaines que la structure de l'opération était conforme aux règles en vigueur pour ce type de véhicules d'investissement.

La participation dans UMG a finalement été acquise par le fonds d'investissement du milliardaire, Pershing Square Holdings.

Cette semaine, l'actionnaire de Pershing Square Tontine George Assad a porté plainte devant un tribunal fédéral américain en invoquant une violation d'une loi américaine de 1940 sur les sociétés d'investissement. Cette loi stipule que les sociétés dont la vocation est d'acquérir des actions d'entreprises cotées en Bourse doivent être enregistrées comme telles et respecter certaines obligations.

Selon la plainte, Pershing Square Tontine a depuis sa création investi dans différents titres, dont des obligations du Trésor américain et des fonds monétaires, et consacré son activité à des projets du même type comme la prise de participation dans UMG.

Bill Ackman souhaite désormais se concentrer sur le lancement d'un nouveau véhicule d'investissement baptisé Sparc, ou "special-purpose acquisition rights company". A la différence d'un Spac, qui commence par lever des fonds auprès des investisseurs, un SPARC accorde à ses actionnaires une option pour investir dans une opération lorsque la transaction est conclue.

La Securities and Exchange Commission et la Bourse de New York n'ont pas encore validé cette nouvelle structure.

-Cara Lombardo, The Wall Street Journal (Version française Thomas Varela)

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August 20, 2021 16:07 ET (20:07 GMT)