(Actualisation: commentaire du directeur financier, Xavier Girre, sur les perspectives du second semestre, contexte sur le projet d'OPAS de l'Etat, cours de Bourse)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le producteur d'électricité EDF a de nouveau revu à la hausse jeudi l'impact attendu de la baisse de la production nucléaire en France sur son excédent brut d'exploitation (Ebitda) en 2022 et a publié une lourde perte nette au titre du premier semestre.

EDF évalue à présent l'impact de la baisse de production sur son Ebitda annuel à 24 milliards d'euros, contre une précédente estimation de 18,5 milliards d'euros, a indiqué le PDG de l'électricien, Jean-Bernard Lévy, lors d'une conférence téléphonique. EDF a déjà relevé, depuis fin 2021, à plusieurs reprises cette estimation.

La prévision de production nucléaire pour 2022 a pour sa part été maintenue entre 280 et 300 térawattheures (TWh), contre 360,7 TWh en 2021. Cette prévision avait été une nouvelle fois réduite en mai.

En outre, EDF prévoit toujours que son Ebitda sera affecté à hauteur de 10,2 milliards d'euros en 2022 par les mesures adoptées en début d'année par le gouvernement français pour limiter la hausse des prix de l'électricité.

Dans ce contexte, l'Ebitda du groupe au second semestre sera "sensiblement inférieur à celui du premier semestre, a prévenu le directeur financier d'EDF, Xavier Girre, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Sur les six premiers mois de 2022, EDF a dégagé un excédent brut d'exploitation de 2,67 milliards d'euros, en recul de 74,8% par rapport à la même période de 2021. A taux de change et périmètre constants, l'Ebitda a chuté de 75%.

"Malgré une hausse importante du chiffre d'affaires soutenue par les prix de l'électricité et du gaz, l'Ebitda est en fort recul au premier semestre 2022", en raison essentiellement de la baisse de la production nucléaire liée au phénomène de corrosion sous contrainte, de l'impact des mesures exceptionnelles adoptées par le gouvernement français en vue de limiter la hausse des prix pour les consommateurs en 2022 et, dans une moindre mesure, de la baisse de la production hydraulique, a indiqué EDF dans un communiqué.

Au premier semestre, la production d'électricité d'origine nuclaire en France s'est établie à 154,1 TWh, en repli de 27,6 TWh sur un an, "en raison d'une moindre disponibilité du parc nucléaire en lien avec l'impact de la découverte d'indications de corrosion sous contrainte malgré de moindres fortuits et une optimisation du planning de production", a indiqué EDF.

EDF a accusé une perte nette part du groupe de 5,29 milliards d'euros sur les six premiers mois de cette année, à comparer à un bénéfice de 4,17 milliards d'euros un an plus tôt.

La perte nette courante a atteint 1,31 milliards d'euros, après un bénéfice de 3,74 milliards d'euros au premier semestre 2021. Le résultat net courant exclut les éléments non récurrents, les variations nettes de juste valeur sur instruments dérivés énergie et matières premières, les activités de trading et les variations nettes de juste valeur de titres de dettes et de capitaux propres nets d'impôts.

Forte hausse du chiffre d'affaires au premier semestre

Le chiffre d'affaires du groupe a progressé sur un an de 67,2% en données publiées et de 66,4% en données comparabes, à 66,29 milliards d'euros, soutenu par les prix élevés de l'électricité et du gaz.

Selon le consensus établi par FactSet, les analystes prévoyaient en moyenne un Ebitda de 1,99 milliard d'euros, une perte nette de 5,64 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 41,63 milliards d'euros.

La production hydraulique en France a de son côté baissé de 5,7 TWh sur un an, à 18,9 TWh, "dans un contexte d'hydraulicité historiquement faible", a ajouté EDF.

EDF a effectué ces annonces alors que les crédits nécessaires à l'Etat pour procéder à une prise de contrôle totale du groupe ont été votés mardi par l'Assemblée nationale. L'Etat compte débourser 9,7 milliards d'euros pour racheter les 15,9% du capital d'EDF qui sont aux mains des actionnaires minoritaires et retirer le producteur d'énergies de la cote par le biais d'une offre publique d'achat simplifiée (OPAS).

L'Etat prévoit de lancer cette OPAS, au prix de 12 euros par action EDF, coupon attaché, et de 15,64 euros par Oceane, dans les derniers jours de septembre, pour un retrait de la cote fin octobre.

A 10h15 jeudi, l'action EDF perdait 0,1% à 11,89 euros, tandis que l'indice SBF 120 progressait de 0,2%.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: VLV - ECH

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July 28, 2022 04:41 ET (08:41 GMT)