LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne devrait utiliser les SPAC pour renforcer l'attrait de la Bourse de Londres en tant que centre financier mondial après le Brexit, a déclaré le directeur général de London Stock Exchange, David Schwimmer.

Après avoir finalisé vendredi l'acquisition de la société de données et d'analyse financières Refinitiv pour 27 milliards de dollars (22,23 milliards d'euros), l'opérateur de la Bourse de Londres devrait jouer un rôle central dans le maintien de la compétitivité de l'important secteur des services financiers britanniques après le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne.

La City de Londres doit faire face à la concurrence croissante d'Amsterdam où la majeure partie des échanges d'actions en euros a été transférée le 4 janvier.

"Les SPAC (Special Purpose Acquisition Companies) ont clairement pris leur envol sur les marchés américains. Il y a une curiosité grandissante et un intérêt potentiel à en voir plus à Londres", a déclaré David Schwimmer.

Un SPAC est une société sans activité opérationnelle dont les titres sont émis en Bourse pour une durée limitée dans le but de réaliser une ou plusieurs acquisitions dans un secteur particulier.

Paris et Stockholm s'intéressent de plus en plus aux SPAC, devenus les véhicules d'investissement les plus populaires à Wall Street l'année dernière.

L'entrepreneur des télécoms Xavier Niel et le banquier Matthieu Pigasse ont lancé l'an dernier un deuxième "SPAC" en France, associés au distributeur Moez-Alexandre Zouari, destiné à mener des acquisitions dans la production et la distribution de biens de consommation durable.

Xavier Niel et Matthieu Pigasse avaient déjà lancé le premier SPAC français en 2016 dans le secteur de l'audiovisuel, devenu depuis le groupe Mediawan.

Une revue en cours des règles de cotation en Grande-Bretagne, soutenue par le gouvernement, devrait donner lieu à une série de recommandations le mois prochain, censées aider Londres à mieux concurrencer New York en attirant des sociétés technologiques.

"Nous pensons vraiment qu'il y a moyen d'apporter certains changements qui nous permettraient d'avoir un régime de cotation plus attrayant, tout en maintenant des normes élevées de gouvernance d'entreprise", a déclaré David Schwimmer à Reuters.

"Je pense que Londres gardera son statut de capitale financière mondiale."

David Schwimmer a par ailleurs déclaré que la bataille boursière opposant depuis plusieurs jours une coalition d'investisseurs individuels à des fonds spéculatifs spécialisés dans la vente à découvert n'avait pas gagné la Bourse de Londres, qui surveille cet frénésie de près.

"Nous avons vu les troubles causées par les nouvelles technologies et les médias sociaux dans un certain nombre d'autres secteurs, il n'est donc pas surprenant de les voir sur les marchés financiers", a-t-il indiqué.

(Version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Huw Jones et Rachel Armstrong