AB Science bondit de 6,7% à 14,9 euros après avoir atteint 15,8 euros, soit son plus haut niveau depuis fin avril. La biotech a donc largement récupéré de sa chute débutée le 27 mai. Le titre a clôturé le 26 mai à 14,61 euros. Le jeudi 27 mai, il perd 16,4%. Le vendredi 28 mai, il chute de 10%... Et, le lundi 1er juin, AB Science annonce une mauvaise nouvelle : il arrête la plupart de ses études sur sa molécule vedette, le masitinib, après avoir identifié un potentiel risque de cardiopathie ischémique (manque d'oxygénation du cœur qui, dans la durée, peut provoquer un infarctus).

Le coup est rude. A tel point que l'action est suspendue jusqu'à l'ouverture du mercredi 9 juin où l'action accuse à la clôture un plongeon de 27% après avoir touché 6,95 euros, soit son plus bas niveau depuis début 2020. 

Tel le phœnix, AB Science renait donc de ses cendres un plus d'un mois après.

Deux raisons expliquent ce redressement express. En premier lieu, les actionnaires qualifiés d'historiques, représentant aujourd'hui 8,7% du capital social de l'entreprise, se sont engagés à agir de concert avec les actionnaires fondateurs d'AB Science en vue d'étudier les stratégies d'optimisation de la valorisation du masitinib, notamment dans le cadre d'une potentielle alliance stratégique avec une ou plusieurs entreprise(s) pharmaceutique(s). En Bourse, cette annonce a permis au titre de se rapprocher, le 29 juin, les 9 euros.

Quelques jours plus tard, les autorités de santé françaises donnaient leur feu vert à la reprise des études cliniques selon le plan proposé par la biotech. Cette dernière peut donc envisager de reprendre les inclusions dans ses trois études en cours, à savoir la phase 3 dans la mastocytose (AB15003), la phase 3 dans la sclérose latérale amyotrophique (AB19001) et la phase 2 dans le COVID (AB20001). Une annonce qui projette l'action à plus de 10 euros.

Depuis, le titre a globalement progressé jusqu'à ce matin où une autre bonne nouvelle est tombée.

La revue savante Therapeutic Advances in Neurological Disorders (TAND) a publié  un article intitulé "Long-term Survival Analysis of Masitinib in Amyotrophic Lateral Sclerosis".

Cette publication présente des données entièrement nouvelles sur l'analyse de la survie à long terme du masitinib en association au riluzole chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) dans le cadre de l'essai clinique randomisé AB10015. Il ressort que la molécule, en association au riluzole,  prolongeait la survie de 25 mois par rapport aux patients traités par le riluzole seul avec une réduction du risque de décès de 44%.

Ces résultats de survie à long terme sont conformes au mécanisme d'action du masitinib, qui ralentit considérablement la progression de la maladie.

Sur la base de son mécanisme d'action, le masitinib pourrait donner de meilleurs résultats s'il est administré au début de la progression de la maladie.