AB Science cède 10% à 8,08 euros. Vendredi dernier, l'AMF a requis 4 millions d'euros contre la biotech et son dirigeant dans le cadre d’une enquête sur des faits remontant à 2017. Ainsi, au cours d'une audience publique devant la Commission des sanctions du gendarme de la Bourse, la représentante du collège a requis un million d'euros d'amende à l'encontre du groupe pour n'avoir pas assuré la pleine information des investisseurs, trois millions d'euros à l'encontre de son dirigeant, Alain Moussy, et deux millions à l'encontre d'un gérant, Grégory Pepin, pour manquements d'initiés.

En avril 2017, le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne du médicament (EMA) a rendu un avis négatif sur la demande d'Autorisation de mise sur le marché (AMM) du médicament mastinib pour la mastocytose systémique sévère.

Selon la représentante du collège de l'AMF, AB Science avait connaissance qu'un avis négatif pouvait être probablement rendu dès le 7 mars 2017, après une téléconférence de clarification sur l'étude clinique, mais n'en a informé le marché que le 17 mai, date à laquelle le CHMP a donné sa décision.

Or, fin mars 2017 (le 24 et le 27 mars), AB Science a levé via deux placements privés 34 millions d'euros. Le 31 mars, Alain Moussy a cédé pour 5 millions d'euros de titres, réalisant une " économie de perte " de 1,7 million.

Compte tenu de la chronologie des faits, la représentante du collège de l'AMF estime que les levées de fonds n'auraient pas été aussi réussies (préjudice estimé de 10 millions d'euros) si les informations issues de la réunion avaient été communiquées dès leur connaissance.

AB Science et Alain Moussy ont fermement et précisément contesté ces griefs.

Ils rappellent que le rapporteur de la Commission des sanctions, qui instruit le dossier mais dont l'avis n'est pas prescriptif, a considéré qu'une telle information privilégiée n'existait pas lors des levées de fonds réalisées par AB Science le 24 et 27 mars 2017 et lors de la cession réalisée par Alain Moussy le 31 mars 2017. AB Science détenait cette information privilégiée le 7 avril, estime le rapporteur.

La décision de la Commission des sanctions devrait être rendue dans 4 à 6 semaines.