Zurich (awp) - ABB a surpassé les attentes au deuxième trimestre, porté par une demande en hausse. Le fabricant de robots et de recharges pour voitures électriques relève ses objectifs 2021, n'excluant toutefois pas certains vents contraires.

Au deuxième trimestre, ABB a engrangé 7,45 milliards de dollars de recettes, soit une hausse de 14% sur une base comparable, quand le bénéfice net a plus que doublé à 752 millions. Les entrées de commandes ont crû d'un quart à quasiment 8 milliards de dollars, détaille le groupe d'électrotechnique et d'automation jeudi, dépassant les attentes les plus optimistes des analystes consultés par AWP.

Toutes les divisions ont enregistré des revenus et des commandes à la hausse. L'unité dévolue à l'électrification a vu la demande progresser dans les bâtiments résidentiels ou non, les centres de données, le secteur alimentaire ainsi que dans la mobilité. Dans la division Motion, l'activité aux Amériques a surclassé celles des autres régions. Celle regroupant les processus d'automation n'a pas subi la pénurie des semi-conducteurs, quand celle de la robotique a connu des insuffisances de composants qui vont persister à court terme.

Sur le plan opérationnel, l'excédent d'exploitation (Ebita) s'est enrobé de près de 60% à 1,1 milliard. La marge afférente a grimpé de 440 points de base à 15%. Trois des quatre divisions ont amélioré leur marge, tandis que "Motion est restée stable à un niveau déjà élevé".

Acquisitions à venir

Cette dynamique "reflète la reprise de la demande, combinée à une efficience interne accrue et à la force des offres d'ABB dans l'électrification et l'automatisation", a assuré le directeur général Björn Rosengren, cité dans le communiqué. Le groupe compte encore mettre davantage l'accent sur la rentabilité, tout en gérant activement le portefeuille. Il compte annoncer un accord pour un désinvestissement au 3e partiel.

Alors que le groupe a procédé ce mois-ci au rachat du fabricant espagnol Asti, qui doit participer à la croissance de la division dévolue à la robotique, le patron s'attend à l'avenir à d'autres opérations de ce type, de petite ou moyenne envergure.

Le groupe industriel s'attend "à des défis dans la chaîne d'approvisionnement au second semestre", a expliqué le directeur général Björn Rosengren lors d'une conférence téléphonique. Au troisième trimestre, la marge Ebita devrait s'enrober sur un an, mais ABB alerte de l'effet négatif de la hausse des prix des matières premières et du transport, ainsi que la pénurie de composants.

Pour 2021, la direction est plus confiante qu'en avril dernier, misant sur une croissance des revenus d'environ 10%, contre 5% et plus, à la faveur d'une reprise dans l'industrie au second semestre. L'amélioration devrait aussi se sentir en termes de rentabilité, avec une accélération de la marge Ebita vers l'objectif 2023 dans le haut de la fourchette 13%-16%.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne qu'ABB a réalisé un excellent trimestre, supérieur à ses propres prévisions et aux attentes. Son analyste juge positivement le relèvement des prévisions pour l'ensemble de l'année, alors que la demande devrait rester intacte au second semestre.

Berenberg estime que la marge opérationnelle Ebita de 15% est encourageante pour le reste de l'année, même si le coût croissant des matières premières et la pénurie de semi-conducteurs risquent de peser ces prochains trimestres.

A la Bourse, l'action ABB a fini en hausse de 1,5% à 33,15 francs suisses, dans un SMI en baisse de 0,37%.

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