Zurich (awp) - Le groupe électrotechnique zurichois ABB a conclu un accord avec la justice sud-africaine et accepté de verser au titre de réparation punitive un montant de 2,5 milliards de rands (134 millions de francs suisses) afin de solder une affaire de corruption liée à la construction d'une centrale électrique, indique le ministère public sud-africain jeudi dans un communiqué.

Cet accord de règlement a été négocié avec des pays partenaires, dont les États-Unis, la Suisse, l'Italie et l'Allemagne, est-il précisé. L'Afrique du Sud recevra la majeure partie du montant.

Le paiement devra être effectué sur le compte de recouvrement des avoirs criminels de l'Afrique du Sud dans un délai de 60 jours à compter du 1er décembre 2022.

"Le règlement présente l'avantage immédiat d'économiser des coûts dans le contexte d'un procès prolongé contre ABB et de garantir des fonds immédiats pour le fisc pendant que les enquêtes pénales sur les personnes impliquées se poursuivent", indique encore le Parquet.

L'accord ne concerne pas les individus poursuivis

Celui-ci précise encore que ce règlement ne met pas à l'abri les individus faisant l'objet de poursuites pénales, y compris les directeurs, le personnel et les contractants d'ABB. Le Parquet continuera à enquêter, avec le soutien d'ABB, qui s'est engagée à collaborer pour que ses employés impliqués répondent de leurs actes.

ABB avait indiqué en septembre avoir constitué des provisions d'environ 325 millions de dollars, ce qui a affecté les résultats du troisième trimestre.

Le litige remonte à 2015, lorsque le groupe électrotechnique avait décroché un contrat pour la construction de la centrale électrique de Kusile, près de la capitale Pretoria, auprès de l'entreprise publique Eskom.

Deux anciens salariés d'ABB et leurs épouses avaient été arrêtés en juillet dernier et inculpés pour corruption, fraude et blanchiment d'argent.

Dans le cadre de ce litige, ABB avait déjà versé un montant d'environ 104 millions de francs suisses à Eskom.

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