Johannesburg (awp/afp) - Deux anciens salariés d'ABB, sous-traitant de l'entreprise publique sud-africaine d'électricité Eskom, ainsi que leurs épouses, ont été arrêtés et inculpés pour corruption, fraude et blanchiment, a annoncé mercredi le parquet.

Eskom fait partie de ces entreprises publiques sud-africaines au centre des enquêtes consécutives aux quatre années d'investigation sur la corruption endémique qui a sévi sous l'ancien président Jacob Zuma.

Les quatre suspects, libérés contre caution et placés sous contrôle judiciaire en attendant leur comparution en octobre, sont soupçonnés d'avoir grugé Eskom en prenant 8,6 millions de rands (environ 490'000 francs suisses) de pots-de-vin pour faciliter l'attribution d'un contrat surfacturé à une entreprise pas qualifiée pour le travail qui lui était confié.

Les deux inculpés sont accusés d'avoir usé de leur influence pour attribuer un contrat de sous-traitance de 549,6 millions de rands (près de 32 millions de francs suisses) à une autre entreprise, du nom d'Impulse International, "encaissant des gratifications, y compris de l'argent et de voitures de luxe", selon un communiqué du parquet.

Leurs épouses auraient profité de la fraude présumée, couvrant la période allant de 2015 à 2017.

Selon Eskom, le contrat était lié au chantier de la nouvelle centrale électrique de Kusile, près de la capitale Pretoria.

Ces arrestations ne sont "qu'un début et d'autres devraient suivre dans ce dossier", a affirmé la compagnie. "La justice doit montrer que le temps de l'impunité et du vol qui continuent de priver le peuple sud-africain des services qu'il a si chèrement payés est révolu", a-t-elle souligné dans un communiqué.

Contacté par l'agence AWP, un porte-parole d'ABB a indiqué que le groupe "continue de coopérer entièrement avec les autorités en Afrique du Sud, en Allemagne et en Suisse" concernant l'enquête dans le dossier Kusile. Les deux personnes inculpées "ont été depuis longtemps licenciées d'ABB", a-t-il ajouté.

Fin 2020, ABB avait conclu un accord avec Eskom et les autorités sud-africaines dans le cadre duquel le groupe zurichois avait versé 104 millions de dollars (102,1 millions de francs suisses) à Eskom.

Ces dernières semaines, l'Afrique du Sud subit des délestages à répétition faute de production d'électricité suffisante dans les centrales à charbon d'Eskom où une récente grève de deux semaines a exacerbé le problème.

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