Abeo ne parvient pas à se sortir de la spirale baissière dans laquelle il est enferré depuis neuf séances : le titre du fabricant d'équipements sportifs n'a plus progressé depuis le 25 mai et se stabilise tout juste aujourd'hui. A 35,9 euros, il se rapproche de son plus bas niveau pour cette année atteint en clôture du 25 avril, à 35 euros. Les investisseurs accueillent donc fraichement les résultats dévoilés ce matin par Abeo au titre de son exercice 2017/2018 clos fin mars.

Gilbert Dupont en retient d'abord un élément de bilan à surveiller selon lui : le besoin en fonds de roulement (BFR) d'Abeo a "dérapé" du fait de la forte croissance de l'activité en fin d'année. Le quatrième trimestre de l'exercice, avec une croissance organique de 8,5%, a été le plus dynamique de l'année pour le fabricant d'équipements sportifs. Cet élément entraine une hausse de l’endettement de la société, à 28,3 millions d'euros, qui dépasse de manière significative la prévision de 23 millions d'euros donnée par Gilbert Dupont. Il était de 10,6 millions à fin mars 2017. Dans son communiqué, Abeo souligne que son gearing (ratio Dettes financières nettes / fonds propres) reste "parfaitement maîtrisé à 0,3."

L'autre point qui assombrit la publication annuelle d'Abeo est l'impact que les changes ont eu sur ses résultats. Ainsi, son bénéfice net a reculé de 27,2% sur la période, à 7 millions d'euros, contre un consensus de 8,6 millions. Il intègre cependant une détérioration du résultat financier de 1,6 million d'euros, soit précisément la différence avec les prévisions des analystes, principalement liée à un impact défavorable du change. Abeo a surtout subi la dépréciation de la livre anglaise et du dollar américain.

Abeo affiche sa confiance pour l'exercice actuel

Reste que, d'un point de vue opérationnel, le fabricant d'équipements sportifs a plutôt dévoilé des chiffres de bonne facture. Ainsi, son Ebitda courant a progressé de 18,5% à 17,9 millions d'euros. Sur la base d'un chiffre d'affaires annuel déjà publié de 187,9 millions d'euros (+12,4%, dont +2,8% en organique), la marge d'Ebitda courant d'Abeo ressort à 9,5%. Elle s'est améliorée de 0,5 point.

Cette hausse de la rentabilité cache des évolutions disparates selon les activités du groupe. Son pôle principal, Sports, affiche une baisse de sa marge d'Ebitda à 10,4%, sans doute liée à l'effet dilutif des acquisitions. En revanche, la division Vestiaires a vu sa rentabilité s'améliorer (+0,7 point à 8,5%) en dépit de la baisse de son activité (-11,6% en organique au quatrième trimestre, -5,7% sur l'année). Cette fois, la contribution de la société Meta récemment acquise a été positive.

Pour son exercice 2018/2019 entamé début avril, Abeo se dit "confiant dans le maintien de son développement commercial à un rythme soutenu". Le 22 mai, à l'occasion de la publication de son chiffre d'affaires 2017/2018, son PDG Olivier Estèves avait confirmé à AOF être "à l'aise" avec un objectif de 7% de croissance organique sur l'exercice 2018/2019. Ce niveau correspond à sa moyenne des 15 dernières années. Quant à l'objectif 2020 d'un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros, il reste d'actualité.