Madrid (awp/afp) - Le gouvernement espagnol a donné vendredi son feu vert à l'offre publique achat du groupe italien Atlantia sur le gestionnaire espagnol d'autoroutes Abertis, au coeur d'une bataille d'OPA pour créer un géant mondial du secteur.

"Le conseil des ministres a décidé d'autoriser le transfert des actions d'Abertis à Atlantia" en cas de succès de l'OPA de l'italien, "cela signifie que la société Atlantia peut entrer dans la compétition", a expliqué le porte-parole du gouvernement Inigo Mendez de Vigo.

L'OPA d'Atlantia, lancée en mai, fait face depuis octobre à une contre-offre du groupe de construction espagnol ACS.

Le groupe italien, dont le premier actionnaire est la famille Benetton, offre 16,50 euros par action d'Abertis, valorisant l'entreprise à 16,3 milliards d'euros.

De son côté ACS, dirigé par le puissant Florentino Perez, par ailleurs président du Real Madrid, propose 18,76 euros par action.

Le gouvernement espagnol exigeait depuis le début de donner son feu vert à l'opération, car elle pourrait impliquer le changement de main d'une entreprise stratégique pour Madrid: la société de satellites Hispasat, contrôlée par Abertis, qui gère l'essentiel des communications gouvernementales espagnoles.

Atlantia, dont l'OPA avait pourtant été validée par l'autorité espagnole des marchés financiers, avait finalement accepté le 21 décembre de solliciter l'autorisation de Madrid.

Entre-temps, le gouvernement espagnol a aussi donné son feu vert à ACS pour racheter Abertis en cas de succès de son OPA.

En Italie, Atlantia a convoqué pour le 21 février une assemblée générale d'actionnaires pour voter le prolongement de la procédure d'OPA.

Abertis se présente comme "le premier gestionnaire d'autoroutes au monde - avec plus de 8.300 km dans 12 pays d'Europe et d'Amérique".

L'appétit des investisseurs pour le groupe espagnol s'est aiguisé depuis qu'Abertis a renforcé sa position en France, son premier marché, en rachetant début 2017 l'intégralité de la Sanef, via laquelle il gère 1.760 km d'autoroutes dans le nord du pays.

Le groupe a signé avec le gouvernement français des accords lui garantissant des hausses de tarifs en échange d'investissements, perçus comme une promesse de juteux retours sur investissements pour les actionnaires.

afp/rp