Le numéro quatre mondial de l'hôtellerie précise mardi dans un communiqué anticiper pour cette année un résultat d'exploitation compris entre 575 millions et 595 millions d'euros, à comparer à un consensus Thomson Reuters I/B/E/S de 597 millions et après 521 millions en 2013.

"La fourchette (..) est suffisamment large pour répondre aux impondérables et aux quelques bonnes surprises sur certains de ses marchés", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Sébastien Bazin, PDG du groupe nommé il y a un an.

"On est confiant sur notre fourchette; c'est vrai que dans différentes zones on est encore dans l'expectative", a-t-il ajouté, citant les conséquences éventuelles du virus Ebola sur l'activité Moyen-Orient-Afrique, le premier moteur de l'activité du groupe au premier semestre.

L'action gagne 0,71% à 36,245 euros vers 10h05, surperformant le CAC 40 (-0,02%), et portant sa hausse depuis le début de l'année à 5,6% après un bond de 28% en 2013.

"L'un dans l'autre, la prévision annuelle nous semble un peu prudente (...) même si la situation actuelle en France incite à la prudence", écrit Bryan Garnier dans une note.

INCERTITUDES EN FRANCE

Au premier semestre, Accor a amélioré son résultat d'exploitation de 17,6% à périmètre et change comparables à 219 millions d'euros, au-dessus du consensus (205 millions).

Son chiffre d'affaires, publié mi-juillet, a progressé de 2,8% à périmètre et change constants à 2,593 milliards d'euros, mais baisse de 1,8% en données publiées, pénalisé par la conjoncture morose et la hausse de TVA en France.

L'Hexagone, qui assure 30 à 35% de l'activité d'Accor, accuse un recul de 3,6% du résultat d'exploitation au premier semestre, avant un été mitigé.

"Avec ce qui se passe aujourd'hui avec le gouvernement français, je ne sais tout simplement pas ce qui va m'attendre dans les quatre prochains mois", a déclaré Sébastien Bazin aux analystes, faisant référence au remaniement.

Accor a également annoncé le rachat au Royaume-Uni de 13 hôtels pour 89 millions d'euros, par le biais d'HotelInvest, sa division de gestion d'actifs immobiliers.

Sous la houlette de Sébastien Bazin, le groupe a créé deux pôles distincts, un gestionnaire d'actifs immobiliers comparable à l'américain Host Hotels & Resort ou Foncière des Murs et un exploitant d'hôtels concurrent de Marriott et Intercontinental.

La première valorisation indicative de l'actif brut réévalué d'HotelInvest s'établit entre 5,0 et 5,5 milliards d'euros, soit un taux de rendement interne de 10,6%, que le groupe compte améliorer en continuant à rationaliser son portefeuille.

Sébastien Bazin a confirmé qu'il pourrait réfléchir à la scission de son pôle immobilier d'ici deux ou trois ans, ainsi qu'il l'avait déclaré à Reuters fin mai.

La marge d'exploitation d'HotelInvest ressort à 3,6% au premier semestre, en hausse d'un point, tandis que celle d'HotelServices, l'exploitant d'hôtels, a progressé de 2,8 points à 29,6%.

(Edité par Gwénaëlle Barzic)

par Cyril Altmeyer et Dominique Vidalon