Maranatha compte une cinquantaine d'hôtels en France, surtout des quatre et cinq étoiles regroupés dans deux pôles - un pôle dit "historique" et les Hôtels du Roy, plus prestigieux - mais il n’est pas propriétaire de ces établissements.

Le groupe fondé par Olivier Carvin s’est constitué grâce à des montages financiers associant des investisseurs privés (environ 5.500) et le recours à de la dette bancaire contractée par le fonds Cale Street pour le rachat des Hôtels du Roy.

Les hôtels sont donc contrôlés par ces actionnaires regroupés dans quelque 135 sociétés, qui devront valider le plan de contituation du tribunal.

Le tribunal devait trancher notamment entre les propositions de reprise de Colony Capital associé à AccorHotels pour la gestion des Hôtels du Roy, de Tikhenau Capital associé à LGH, mais aussi d’Appolo avec 123IM et Paris In et d'Attestor Capital associé à Loxi Hospitality.

Cale Street Partners a signé un accord avec quatre des candidats à la reprise lui permettant de récupérer l'intégralité de sa créance et des intérêts.

"C’est une décision acceptable pour les investisseurs que je représente, des discussions seront possible avec le repreneur", a déclaré à Reuters Me Phlipp Pechayre, avocat de Codimma qui regroupe 1500 des 5.500 investisseurs privés.

"Ce n’est pas la solution idéale mais je pense qu’elle pourra être validée par les assemblées générales" des différentes sociétés portant les actifs.

Selon Olivier Carvin, Maranatha représentait en 2015 une valeur de 800 millions d’euros, ce qui en faisait le cinquième groupe hôtelier français. Aujourd’hui, les actifs sont estimés à 430 millions d’euros.

Pour Olivier Carvin, le redressement judiciaire découlait des difficultés rencontrées par sa société pour racheter ces actifs face à une vague de cessions consécutive aux attentats de 2015 et 2016.

Le 6 juillet dernier, dans une ordonnance du tribunal de commerce de Marseille, le parquet annonçait "que des éléments de qualification de l'infraction de banqueroute et de complicité de banqueroute sont susceptibles d'être recherchés dans ce dossier" alors que la brigade financière de la Police Judiciaire de Marseille est chargée de l'enquête.

Le groupe, basé à Marseille, emploie 1.300 salariés.

(Marc Leras, édité par Sophie Louet et Yves Clarisse)