Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé jeudi en nette baisse de 1,53%, plombée par l'inflation en Europe, les craintes de récession et la hausse continue des taux d'intérêt.

L'indice CAC 40 s'est replié de 88,14 points à 5.676,87 points. La veille, la cote Parisienne avait légèrement rebondi de 0,19%, à l'issue d'une séance très volatile avec un recul de 2% dans l'après-midi.

La séance était "marquée par l'aversion au risque", relève Lionel Melka, directeur de la recherche à Homa Capital.

Les investisseurs s'attendent à ce que l'action des banques centrales pour lutter contre l'inflation se poursuive, ce qui se traduira par de nouvelles hausses de taux, de quoi accentuer le risque de récession économique.

D'autant plus que la hausse des prix en Allemagne a bondi en septembre à 10%, au plus haut depuis décembre 1951.

La hausse des prix liée à la crise énergétique devrait d'ailleurs contribuer à l'entrée du pays en récession avec un recul du PIB de 0,4% l'an prochain, selon les prévisions des principaux instituts économiques publiées jeudi.

Après l'avertissement de Fedex qui s'attend à des résultats moins bons que prévu au prochain trimestre, "la prochaine saison de résultats s'annonce mauvaise", estime M. Melka.

"Je ne pense pas qu'on soit encore au plus bas que le marché peut atteindre", explique-t-il, alors que, sur le marché obligataire, les rendements se stabilisaient à des niveaux proches de plus hauts datant d'au moins dix ans.

Les tensions sur les taux britanniques se calmaient également.

Les valeurs cycliques malmenées

Les valeurs du CAC 40 très dépendantes de la conjoncture ont été délaissées, notamment le secteur automobile avec Faurencia (-14,71% à 10,87 euros), Plastic Omnium (-13,25% à 13,23 euros), Valeo (-8,79% à 15,25 euros), ainsi que Renault (-7,06% à 27,37 euros) et Stellantis (-4,74% à 12,22 euros).

La distribution alimentaire voit rouge

Le secteur de la distribution alimentaire reculait fortement jeudi sur les marchés européens, après que le belge Colruyt a averti mercredi que son résultat consolidé allait diminuer "considérablement en 2022-2023 par rapport à 2021-2022" sous les effets de l'inflation. Son action a chuté de plus de 20%.

Les actions de Carrefour (-5,56%), Casino (-5,89%) ont souffert.

Orpea dans le rouge

Le groupe d'Ehpad privés, secoué depuis janvier par un scandale mettant en cause ses pratiques, a basculé dans le rouge au premier semestre en raison de dépréciations d'actifs et s'attend à un second semestre difficile. L'action a dévissé de 21,41% à 10,50 euros.

Pertes pour Solutions 30

Le sous-traitant pour les opérateurs télécoms et énergie Solutions 30 (-18,30% à 1,92 euros) a publié mercredi soir une perte nette de 12,3 millions d'euros au premier semestre, contre un bénéfice de 14,1 millions sur les six premiers mois de 2021, sur fond de chute de 40% de la marge opérationnelle, pénalisé notamment par les tensions sur les chaînes d'approvisionnement et le ralentissement du secteur des télécoms après la pandémie de Covid-19.

Accor relève ses prévisions

Le groupe hôtelier (-0,65% à 21,44 euros) a annoncé mercredi relever son objectif d'excédent brut d'exploitation pour cette année, désormais attendu entre 610 à 640 millions d'euros. Il a également annoncé être "en négociations exclusives avec le groupe Valesco, afin de céder l'immeuble de son siège social à Paris, la Tour Sequana, pour un montant de 465 millions d'euros". Cette transaction devrait être conclue d'ici à la fin de l'année.

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