Les gestionnaires d'infrastructures de transport cotés sur les marchés européens broient du noir. En Espagne, ACS, qui a participé au rachat d'Abertis, perd 4,74% et occupe la dernière place de l'indice Ibex. Ferrovial recule de 0,83% et Aena de 0,55%. A Paris, Vinci ferme la marche du CAC 40 à la faveur d'une baisse de 1,42%, suivi de près par Eiffage (-1,36%). La contagion s'étend même au-delà des concessionnaires d'autoroutes puisque Getlink (ferroviaire) perd 3,13% et ADP (aérien) 1,14%.

Tous s'inscrivent dans le sillage de l'italien Atlantia, dont un quart de la capitalisation part en fumée à la Bourse de Milan.

Ce dernier est la maison-mère d'Autostrade per l'Italia, concessionnaire du tronçon d'autoroute qui s'est effondré à Gênes et, à ce titre, en charge de son entretien. Le groupe est directement mis en cause dans cet accident par le gouvernement italien qui a lancé une procédure pour résilier le contrat de concession qui le lie à Autostrade per l'Italia.

Un rapport a alerté sur l'état des routes en France

Atlantia déplore dans un communiqué que cette annonce "a été faite sans que les causes réelles de l'accident n'aient été élucidées". Le groupe italien rappelle qu'une résiliation de contrat s'accompagne du paiement d'une indemnité au concessionnaire, équivalant à la valeur résiduelle de la concession concernée. "Les modalités d'une telle annonce pourraient avoir des répercussions sur les actionnaires et les créanciers obligataires d'Atlantia", prévient le groupe.

Le drame de Gênes tend à raviver les inquiétudes des investisseurs comme des autorités et des citoyens quant à la solidité des routes et autres ponts. En France, Le JDD s'était fait l'écho fin juillet d'un rapport demandé par le gouvernement sur l'état des infrastructures routières dont la gestion n'a pas été déléguée à des sociétés privées.

Il concluait, selon l'hebdomadaire, que "17% du réseau présente aujourd'hui un état de dégradation plus ou moins important, et 7% des autres infrastructures (ponts, tunnels) nécessitent des travaux de rénovation". L'étude évaluait à 1 milliard d'euros par an jusqu'en 2037 le coût d'entretien des routes françaises non concédées pour qu'elles restent praticables.