Les Bourses européennes ont terminé vendredi sur une note hésitante, quelque peu rassurées sur l'état de santé de Donald Trump, contaminé par le nouveau coronavirus à un mois de l'élection présidentielle aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 a grappillé 0,02% à 4.824,88 points, après avoir cédé en séance jusqu'à 1,4%.

Le Footsie britannique a pris 0,39% et le Dax allemand a perdu 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,1%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,22% et le Stoxx 600 a gagné 0,25%.

Au moment de la clôture européenne, les indices Dow Jones, Standard & Poor's 500 et Nasdaq Composite perdaient entre 1,09% et 1,6% à Wall Street.

Donald Trump, qui a minimisé la gravité de la crise sanitaire dans ses premiers mois, a annoncé avoir été testé positif au nouveau coronavirus, ainsi que son épouse Melania, et s'être placé à l'isolement.

Cette information, qui ne fait qu'accroître les incertitudes sur l'issue du scrutin du 3 novembre, a amené les investisseurs à se replier dès l'ouverture des marchés sur les valeurs refuges.

Mais le recul des actions en Europe s'est néanmoins atténué, la Maison Blanche ayant déclaré que le président était toujours en capacité de travailler et qu'il le ferait depuis sa résidence. Il présenterait de "légers symptômes".

C'est une fin de séance "plus équilibrée, étant donné que le président américain pourrait ne souffrir que d'une forme légère du virus (...) la progression de son état de santé fournira probablement un autre élément clé que les traders pourront suivre au cours de la semaine à venir", a déclaré Joshua Mahony, analyste de marché senior chez IG.

VALEURS

Dans l'actualité des entreprises, Lagardère a perdu 4,33% à la suite de l'annonce de la poursuite de la montée de Vivendi à son capital.

Les opérateurs télécoms français ont bien réagi au résultat de l'attribution des fréquences mobiles 5G. Iliad s'est distingué avec un gain de 2,6%.

En tête du CAC, Vinci, en discussions pour acquérir la division Services industriels du groupe espagnol ACS (+25,85%), a avancé de 4,41%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Dans ce climat, les statistiques du jour n'ont pas eu d'effet significatif sur la tendance. Les chiffres du rapport sur l'emploi de septembre aux Etats-Unis ont été mitigés: les créations d'emplois ont ralenti plus fortement que prévu mais le taux de chômage a baissé à 7,9% contre 8,2% attendu par le consensus.

En zone euro, l'inflation est tombée le mois dernier à un creux d'environ quatre ans (-0,3% sur un an), ce qui accentue la pression sur la BCE, confrontée à la menace de voir l'inflation rester sous son objectif dans les années à venir.

CHANGES

Le dollar, après quatre séance de baisse, gagne 0,17% face aux autres grandes devises en profitant de nouveau de son statut de valeur refuge.

Le yen a atteint un plus haut de plus d'une semaine.

L'euro recule à 1,1701 dollar, soit une baisse de 0,39%.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans a effacé ses pertes du jour et prend 1,5 point de base, à 0,6907%.

"Je suis en fait assez surpris de la réaction modérée sur le marché du Trésor. Pas uniquement par rapport aux annonces sur Trump mais aussi sur la baisse plus forte une prévu des créations d'emplois. Il est vraiment difficile de faire réagir le marché à quoi que ce soit", a déclaré Subadra Rajappa, responsable de la stratégie des taux américains chez Société Générale.

Le rendement des emprunts d'Etat allemands de même échéance a fini en baisse à -0,539%.

PÉTROLE

Le test positif de Donald Trump au COVID-19 et l'absence de consensus sur un plan de relance américain pèsent sur le marché pétrolier où le baril de Brent recule de 3,15% à 39,64 dollars et celui du brut léger américain (WTI) abandonne 3,15% à 37,5 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)

par Laetitia Volga