PARIS, 25 avril (Reuters) - Ubisoft est en tête du SBF 120 lundi à la Bourse de Paris après des informations de presse sur l'intérêt de plusieurs fonds d'investissement pour l'éditeur de jeux vidéo.

A 08h58 GMT, l'action Ubisoft gagne 6,27% à 40,84 euros alors que l'indice SBF 120 recule de 2,4%.

Plusieurs groupes de capital-investissement, dont les américains Blackstone et KKR, s'intéressent de près au groupe français, a rapporté vendredi Bloomberg en citant des sources proches du dossier.

Ubisoft n'aurait pas entamé de "négociations sérieuses" avec des potentiels repreneurs, précise Bloomberg, ajoutant qu'il n'est pas dit que son principal actionnaire soit prêt à conclure un accord.

Selon Kotaku, une publication spécialisée dans le secteur du jeu, Ubisoft a travaillé en étroite collaboration avec plusieurs cabinets de conseil ces dernières années, signe que le groupe essaie de mettre de l'ordre dans ses comptes en vue d'une éventuelle vente.

"Les développeurs seniors actuels et anciens d'Ubisoft avec lesquels Kotaku s'est entretenu ces derniers mois pensent que la société finira par être vendue alors que le cours du titre baisse [plus de -35% en un an, ndlr] et que les difficultés de production se poursuivent", a écrit Kotaku sur son site samedi.

Contacté par Reuters, Ubisoft n'a pas souhaité commenter ces informations.

Pour les analystes de Jefferies, la qualité du catalogue d'Ubisoft avec des jeux bien connus tels qu'Assassin's Creed, la valorisation relativement faible et le potentiel de valeur des jeux gratuits et mobile sont autant d'arguments en faveur d'une consolidation.

Ils énumèrent en revanche comme obstacles à une opération la complexité du groupe, son grand nombre d'employés, la faiblesse du flux de trésorerie (free cash flow) disponible, certaines franchises intermédiaires sur le déclin et l'importance de l'actionnariat familial avec 22,3% des droits de vote.

Si une opération devait avoir lieu, elle s'inscrirait dans un large mouvement de consolidation dans l'industrie du jeu avec dernièrement le rachat de l'américain Bungie par le japonais Sony pour 3,6 milliards de dollars et surtout le projet d'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft pour 68,7 milliards. (Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)