Zurich (awp) - Addex Therapeutics, sous pression depuis l'abandon mi-juin de son programme clinique le plus avancé, n'exclut pas de devoir prochainement procéder à de nouvelles levées de fonds. Après deux augmentations de capital déjà depuis le début de l'année, le laboratoire genevois préférait cependant nouer un nouveau partenariat pour assurer son avenir financier.

"Nous travaillons sous pression pour trouver un partenaire et nous ménager une marge financière", a expliqué à l'agence AWP le directeur financier Timothy Dyer, précisant que la trésorerie actuelle ne suffira à alimenter l'activité que jusqu'au milieu de l'an prochain.

Le responsable estime toutefois prématuré à ce stade d'identifier les programmes de son incubateur susceptibles d'être mis en commun, tout comme les interlocuteurs avec qui langue a été prise.

Si d'aventure les négociations devaient ne pas s'avérer concluantes avant la fin du premier trimestre, Addex "se tournerait alors vers ses investisseurs et ses soutiens, pour collecter les fonds nécessaires à sa survie", a laissé entendre M. Dyer.

Trésorerie remplumée

Dans l'intervalle, le développeur plan-les-ouatien de modulateurs allostériques a déjà mené en juillet une augmentation de capital qui a fait affluer 4,2 millions de francs suisses dans ses caisses. L'opération a ainsi plus que compensé le l'évaporation de près de moitié sur un an des volatils revenus des collaborations, à 416'000 francs suisses au troisième trimestre.

Il en résulte un niveau de liquidités et équivalent de 10,4 millions, contre 8,8 millions trois mois auparavant.

Les frais de recherche et développement ont marginalement reculé sur un an de 97'000 francs suisses à 2,77 millions, sous l'effet notamment d'un transfert d'activités au partenaire Indivior, conformément à la feuille de route établie pour cette collaboration. Le programme clinique avancé sur le dipraglurant contre la dyskinésie induite par le traitement actuel de la maladie de Parkinson a en outre été interrompu mi-juin en raison de difficultés de recrutement.

Les frais généraux et administratifs ont enflé de 346'000 francs suisses pour atteindre 1,82 million. La perte nette a conséquemment été creusée de d'un demi-million à 4,11 millions.

Addex attend avec impatience la finalisation d'un premier volet d'une étude clinique de phase II agendée en début d'année prochaine, sur son ADX71149 contre l'épilepsie.

"Les petites valorisations dans la biotech sont très dépendantes des liquidités et Addex n'en possède que très peu", résume Baader Helvea dans un commentaire. Le courtier genevois ne perçoit guère d'alternative à la conclusion de partenariats autour de programmes précoces pour assurer la survie de l'entreprise au-delà de l'été prochain.

Sinistrée suite au revers sur le dipraglurant mi-juin et peinant depuis à s'en remettre, l'action Addex récupérait à l'approche de midi 6,0% à 14,2 centimes. Le titre valait en début d'année encore un peu plus d'un franc.

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