Zurich (awp) - Un investisseur français a déposé plainte auprès du Ministère public de la Confédération (MPC) dans le cadre de l'acquisition d'Akka Technologies par le géant du travail temporaire Adecco, a-t-on appris vendredi.

Dans une lettre adressée au MPC, dont AWP a obtenu une copie, Jean-Marie Kuhn, actionnaire d'Akka, estime "que la société-cible Akka Technologies est largement surévaluée". L'auteur de la plainte contre Adecco Group estime par ailleurs que "cette surévaluation masque une corruption sophistiquée de grande ampleur".

Selon M. Kuhn, qui compte également déposer d'ici fin septembre une plainte devant un tribunal new-yorkais dans le cadre de ce dossier, l'opération vise "à surpayer la société-cible pour ensuite transformer les titres en instrument financier afin d'y adosser des levées de fonds dont certaines sont occultes".

Contacté par AWP, une porte-parole du MPC a confirmé dans un courriel le dépôt de la plainte, dont le contenu va être analysé pour évaluer si la justice suisse va y donner suite ou pas.

Le groupe Adecco, par l'intermédiaire d'un porte-parole, a pour sa part indiqué ne pas avoir connaissance d'une procédure à son encontre, refusant de commenter "des rumeurs".

Le groupe zurichois avait annoncé le 28 juillet l'acquisition du français Akka Technologies, spécialisée dans le conseil technologique aux entreprises. L'opération valorise l'entreprise à 2 milliards d'euros (2,2 milliards de francs suisses).

La transaction sera financée principalement par de nouvelles obligations senior pour environ 1 milliard d'euros, des emprunts hybrides de 500 millions et le placement de nouvelles actions ordinaires pour lever un montant brut de 350 millions.

Akka Technologies, dont le siège social est en Belgique, emploie 7500 collaborateurs et propose à ses clients des conseils technologiques dans divers secteurs.

M. Kuhn se décrit comme un lanceur d'alerte, qui a notamment mené depuis 2007 une bataille judiciaire en France et en Belgique dans le cadre du rachat par la Caisse des dépôts (CDC) de la chaîne de restauration rapide Quick à l'homme d'affaire belge Albert Frère. Selon M. Kuhn, la CDC aurait racheté Quick à un prix surévalué. Ses plaintes ont été classées sans suite par la justice française et belge.

al/rp