Des combattants que l'on croit appartenir aux Forces démocratiques alliées (ADF), une milice ougandaise active dans l'est du Congo depuis les années 1990, ont attaqué les villages de Mutuheyi et Mapendo dans la province d'Ituri dans la nuit de dimanche à lundi, selon les militants.

Depuis le lancement d'une opération militaire conjointe contre l'ADF en novembre, le Congo et l'Ouganda affirment avoir capturé plusieurs des camps de l'ADF dans la jungle, mais les attaques de la milice contre les civils n'ont pas cessé.

Christophe Munyanderu, chef d'un groupe local de défense des droits, a déclaré que les assaillants venaient de bases situées dans la province voisine du Nord-Kivu et ont tué les 13 personnes, brûlé quatre motos et incendié six maisons.

Patrick Musubao, président d'un autre groupe de défense des droits, a déclaré que 12 personnes avaient été tuées. Il a déclaré que les victimes avaient été abattues ou dépecées à l'aide d'armes blanches.

Il a averti les autorités de la présence des ADF dans la région avant l'attaque, mais n'a reçu aucune réponse, a-t-il dit.

"Maintenant, une douzaine de personnes viennent d'être tuées innocemment", a déclaré Musubao à Reuters.

Le porte-parole de l'armée, Jules Ngongo Tshikudi, a confirmé qu'une attaque avait eu lieu dans les villages mais n'a pas donné de bilan ni dit qui était responsable. Il a déclaré que les soldats ne pouvaient rien faire pour arrêter l'attaque.

"L'armée n'a reçu aucun avertissement. Ce qui est important ici, c'est d'imposer la paix dans cette région et l'armée ne se reposera pas", a-t-il déclaré.

Aucun groupe n'a assumé la responsabilité des meurtres. L'ADF n'a pas de porte-parole et ne commente généralement pas ses opérations.

Les ADF ont prêté allégeance à l'État islamique à la mi-2019. L'État islamique a à son tour revendiqué la responsabilité de certaines des violences de l'ADF, notamment des attentats à la bombe en Ouganda et au Congo à la fin de l'année dernière.

Les chercheurs de l'ONU n'ont toutefois trouvé aucune preuve de commandement et de contrôle de l'IS sur les opérations du groupe.