PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi, toujours soutenues par les résultats d'entreprises, tandis qu'à Wall Street, la tendance est négative à la mi-journée après la publication des derniers chiffres de l'inflation qui montrent une accélération inédite en rythme annuel depuis 1990.

À Paris, le CAC 40 a grignoté 0,03% à 7.045,16 points. Le Footsie britannique a pris 0,91% et le Dax allemand 0,17%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,1%, le FTSEurofirst 300 0,22% et le Stoxx 600 0,22%.

Les craintes inflationnistes pesant sur l'économie mondiale, mises de côté un temps pour privilégier les publications des comptes trimestriels des sociétés, sont réapparues depuis le début du mois sur les marchés, alors que la saison des résultats touche à sa fin.

Les statistiques officielles publiées mercredi aux Etats-Unis ont montré que les prix à la consommation avaient augmenté plus que prévu en octobre. L'indice CPI affiche une accélération de 6,2% sur un an, la plus forte depuis novembre 1990, tandis que le "core CPI", c'est-à-dire hors énergie et produits alimentaires, a lui augmenté de 4,6% sur un an, le rythme le plus élevé depuis août 1991.

Avant cette publication, le Bureau national des statistiques (BNS) en Chine avait indiqué, dans la matinée, que les prix à la production dans le pays avaient progressé le mois dernier à leur rythme le plus rapide depuis 1995.

En Allemagne, l'inflation s'est accélérée en octobre pour atteindre son niveau le plus élevé depuis le début de la série statistique harmonisée en janvier 1997.

Ces nouvelles données sont de nature à remettre en cause le caractère provisoire de l'inflation évoquée jusqu'ici par les grandes banques centrales pour justifier de la poursuite d'une politique accommodante, ce qui incite les investisseurs à la prudence.

Hormis Londres, les gains sur les indices en Europe sont modestes.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,10%, le Standard & Poor's 500 de 0,14% et le Nasdaq de 0,50%, affectés par la poussée de l'inflation aux Etats-Unis qui pourrait se révéler plus durable que prévu.

"Même si la Réserve fédérale pense que l'inflation est transitoire, les preuves commencent à s'accumuler pour montrer que ce n'est pas vrai", commente Rick Meckler, associé chez Cherry Lane Investments.

Les géants des technologies, comme Apple (-1,24%), Microsoft (-0,96%) ou encore Meta Platforms (-1,38%), la maison mère de Facebook, généralement sensibles à une hausse des taux d'intérêt, sont délaissés.

Le compartiment technologique (-0,92%) et celui de l'énergie (-1,93%) figurent parmi les plus fortes baisses.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, la tendance a été une nouvelle fois animée par les résultats et prévisions d'entreprises.

Crédit agricole a fini en repli de 1,84% malgré un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, les investisseurs se focalisant surtout sur les revenus tirés des marchés de capitaux, qui sont à la traîne par rapport à ceux de ses concurrents.

Alstom, meilleure performance du CAC 40, a bondi de 9,74%, le marché étant rassuré par son flux de trésorerie.

A Londres, Marks & Spencer, en tête du Stoxx 600, a terminé sur un bond de 16,48% à la faveur d'un bénéfice semestriel meilleur que prévu et d'un relèvement de ses perspectives.

A Amsterdam, la banque ABN Amro (+1,9%) et le distributeur Ahold Delhaize (+3,82%) ont également été soutenus par leurs résultats.

L'annonce du versement d'un dividende par Siemens Energy a permis à l'action de prendre 3,54%.

L'équipementier sportif Adidas a en revanche chuté à Francfort, de 3,72%, après l'abaissement de ses prévisions pour cette année.

Hors résultats, Valneva s'est envolé de 24,98%, à la faveur d'un contrat avec la Commission européenne sur la fourniture d'un maximum de 60 millions de doses de son vaccin contre le COVID-19.

La société de livraison de repas Just Eat Takeaway a reflué de 3,25, pâtissant de l'annonce du rachat par Doordash de Wolt Enterprises pour 8,1 milliards de dollars (environ 7 milliards d'euros), ce qui lui permettra de prendre pied sur 22 marchés.

Sur le plan sectoriel, les banques (+0,45%) ont enregistré l'une des meilleurs performances du Stoxx 600, tandis qu'à l'opposé les technologiques (-0,63%) ont été délaissées après les derniers chiffres de l'inflation aux Etats-Unis.

Le secteur du luxe a lui été affecté par les inquiétudes sur la Chine: Kering, Hermès, Moncler, LVMH et Burberry ont perdu entre 1% et 2,3%.

CHANGES

Aux changes, l'indice mesurant les fluctuations du dollar face à un panier de devises de référence accentue ses gains (+0,64%) au regard de l'inflation américaine.

L'euro recule fortement à 1,1519 dollar.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans remonte à 1,5238%, soit un gain de 7,5 points de base, après avoir reculé la veille au plus bas depuis le 24 septembre à 1,415% sur des réajustements de positions.

Celui du dix ans allemand a gagné 4,7 points de base, à -0,247%, tandis que son équivalent français de même échéance a avancé de 6,2 points à 0,1120%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole refluent nettement après avoir profité la veille du repli inattendu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Le baril de Brent se traite à 83,69 dollars et le brut léger américain à 82,45 dollars.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Claude Chendjou