Adidas (-4,56% à 266,10 euros) et H&M (-3,41% à 199,45 couronnes suédoises) sombrent en bourse ce jeudi, l'équipementier allemand se classant même lanterne rouge du Dax. Tous deux, aux côtés de l'américain Nike, sont victimes depuis hier d'une campagne de boycott sur les réseaux sociaux chinois, nouvel épisode dans les tensions avec l'Empire du Milieu depuis que l'Europe et les Etats-Unis ont annoncé, lundi dernier, des sanctions en raisons du sort réservé aux Ouïghours dans la région du Xinjiang.

Mercredi, les déclarations du groupe de prêt-à-porter suédois lancées en 2020, concernant ses préoccupation sur les accusations de travail forcé de cette minorité vivant dans l'Ouest de la Chine, sont revenues sur le devant de la scène, sans que l'on ne comprenne bien pourquoi, rajoutant de l'huile sur le feu.


"Le groupe H&M est profondément préoccupé par les rapports des organisations de la société civile et des médias qui font état d'accusations de travail forcé et de discrimination à l'égard des minorités ethnoreligieuses dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang", avait déclaré l'an dernier le groupe basé à Stockholm.

"Nous interdisons strictement tout type de travail forcé dans notre chaîne d'approvisionnement, quel que soit le pays ou la région. Si nous découvrons et vérifions un cas de travail forcé chez un fournisseur avec lequel nous travaillons, nous prendrons des mesures immédiates et, comme conséquence ultime, nous chercherons à mettre fin à la relation commerciale", avait-il encore menacé.

Des accusations que Pékin a rejeté en bloc et qui n'ont pas manqué de susciter l'ire des internautes chinois. Ces derniers ont alors décidé de s'en prendre, sur le réseau social Weibo, aux marques d'habillement telles que Nike, en raison d'un communiqué similaire à celui de H&M publié début 2020, ou son concurrent Adidas. 

Deux acteurs très célèbres en Chine, Wang Yibo et Tan Songyun, ont même répondu à l'appel au boycott des internautes en coupant leurs liens avec ces deux marques, dont ils étaient les ambassadeurs.

De son côté, H&M, vivement critiqué par les autorités et les médias chinois, a tenté de rattraper la situation en déclarant hier qu'il s'engageait à investir à long terme en Chine. Insuffisant toutefois à retrouver la paix, puisque les points de vente du suédois ont tout simplement été supprimés de la recherche dans Baidu Maps, et ses produits ont été retirés des principaux sites de vente en ligne du pays comme Alibaba.



Valeurs citées dans l'article : adidas AG, Hennes & Mauritz AB, Nike, Inc.