Paris (awp/afp) - Groupe ADP a annoncé lundi un recul de son bénéfice en 2019, dû à la perte de l'exploitation de l'aéroport Atatürk à Istanbul, et mise pour 2020 sur une hausse de 2 à 2,5% de son trafic à Paris, qui ne tient pas compte de l'impact, "limité" pour l'instant, des restrictions liées au coronavirus.

Le bénéfice net du groupe, qui gère 24 aéroports dans le monde dont Paris-Charles de Gaulle et Orly, a atteint 588 millions d'euros en 2019, en baisse de 3,5%, par rapport à l'année précédente, a indiqué le groupe dans un communiqué.

A Paris, le groupe fixe l'hypothèse de croissance du trafic des aéroports de Charles-de-Gaulle et d'Orly "entre +2% et +2,5% en 2020 par rapport à 2019", des estimations "qui ne tiennent pas compte des effets du coronavirus", a expliqué le directeur financier Philippe Pascal à des journalistes lors d'un entretien téléphonique.

"A ce stade, l'impact sur notre trafic et sur notre Ebitda reste limité. Nous sommes dans une saison basse où le trafic venant ou allant en Asie est réduit, ce qui explique cet impact limité", a-t-il poursuivi.

"Pour autant nous restons vigilants, cet impact pourrait s'amplifier dans les semaines à venir dans des ordres de grandeur qui sont non prévisibles. Plus nous irons vers la saison été (à partir d'avril pour le transport aérien, NDLR), plus cet impact sera important", a-t-il ajouté.

Le trafic entre Paris et la Chine représente 2% du volume global et la destination Chine 15% du chiffre d'affaires des commerces, selon lui.

En 2003, lors de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), Paris avait perdu 700.000 passagers "avec un épisode qui avait duré deux à trois mois et n'avait pas eu d'impact significatif pour le groupe, a-t-il ajouté.

Paris est la ville européenne la mieux connectée à la Chine avec treize villes chinoises desservies.

Depuis fin janvier, Air France, les chinoises Air China et Hainan Airlines et hongkongaise Cathay Pacific ont suspendu leurs liaisons vers la Chine, selon le groupe. Les compagnies chinoises Xiamen, China Eastern et China Southern les maintiennent, partiellement ou totalement, pour l'heure.

"Très bonne performance organique"

Avec 108 millions de passagers, le trafic des aéroports parisiens a été en hausse de 2,5% en 2019 et le chiffre d'affaires des activités des bars, restaurants, banques, locations de voitures et de la publicité a augmenté de 50,6% à 1,5 milliard d'euros, selon le groupe.

Les passagers voyageant vers le Vietnam sont les plus dépensiers avec un chiffre d'affaires par passager de 150 euros, devant ceux se rendant en Chine (140 euros), a indiqué M. Pascal.

Sur le plan financier, les résultats en 2019 ont souffert notamment de la fermeture anticipée début avril de l'aéroport Atatürk en Turquie. "Le Groupe ADP se félicite que le Gouvernement turc ait tenu ses engagements en compensant le manque à gagner dû à l'expiration anticipée de cette concession", a déclaré le PDG du groupe Augustin de Romanet cité dans le communiqué.

Le Turc TAV Airports, dont Groupe ADP possède 46,1%, sera dédommagé par l'État turc de 389 millions d'euros pour l'arrêt des vols commerciaux à Atatürk après l'ouverture d'un nouvel aéroport à Istanbul.

Cette somme sera versée en deux temps, une première partie dans les prochaines semaines et la deuxième partie l'année prochaine, selon M. Pascal.

"Derrière des effets de périmètres se cache une très bonne performance organique", a déclaré M. Pascal.

Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 4,7 milliards d'euros, en progression de 17,3% grâce à la croissance des activités aéronautiques et commerciales à Paris, l'impact de l'intégration de deux sociétés de services à Paris et l'intégration sur une année complète de l'aéroport d'Amman acquis en avril 2018, selon le groupe.

A Paris, le chiffre d'affaires par passager des boutiques côté pistes est en hausse de 7,3 % à 19,7 euros.

afp/rp