À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,57% à 4.610,25 points. Le Footsie britannique a perdu 1,4% et le Dax allemand a cédé 0,35%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,15%, le FTSEurofirst 300 de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,74%.

Le gouvernement britannique a présenté un projet de budget prévoyant un plan de relance budgétaire de 30 milliards de livres sterling (environ 39 milliards d'euros), quelques heures après une baisse de taux surprise de la Banque d'Angleterre (BoE) destinée à limiter l'impact du coronavirus sur l'économie.

Aux Etats-Unis, Steven Mnuchin, le conseiller économique de la Maison blanche, a annoncé que l'administration américaine envisageait une série de mesures y compris des allégements fiscaux. Mais face à ces annonces, les investisseurs restent toutefois sceptiques.

"Les marchés veulent des actes et non des mots", a résumé Michael Hewson chez CMC Markets.

"J'ai dit plus tôt dans la journée que les marchés avaient besoin de davantage de mesures dans le style de celles annoncées par les Britanniques mais, pour être honnête, même cela ne suffira pas car la peur domine (...). Nous avons besoin de visibilité sur l'étendue des dégâts du coronavirus", a déclaré de son côté Neil Wilson chez Markets.com.

L'Organisation mondiale de la santé considère désormais l'épidémie de coronavirus comme une pandémie, a déclaré son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Les attentes sont de plus en plus fortes autour de la Banque centrale européenne, qui devrait annoncer jeudi de nouvelles mesures de politique monétaire dont une probable réduction de son taux de dépôt, déjà à -0,5%.

"Une grave, longue, récession n'est pas une certitude pour l'Europe mais cela fait maintenant partie du champ des possibles. Le meilleur moyen de l'éviter est d'avoir une réponse rapide, forte, et si possible, la mieux coordonnée qui soit", ont déclaré les économistes d'Oddo BHF.

VALEURS

Parmi les progressions sectorielles du jour, le compartiment des banques, qui devrait bénéficier de l'assouplissement des politiques monétaires, a gagné 1,26%.

Société générale (+3,39%), BNP Paribas (+2,97%) et Crédit agricole (+2,44%) ont compté parmi les plus fortes hausses du CAC 40.

Contre la tendance, Natixis (-4,76%) a accusé l'une des plus forts replis du Stoxx 600, des traders mettant en avant un retour des inquiétudes sur la filiale de gestion d'actifs H2O.

ADP a perdu 6,17%. Les conditions actuelles de marché ne sont "pas du tout favorables" à une privatisation du groupe, a déclaré la porte-parole du gouvernement français à la veille de la date limite du recueil des signatures des opposants au projet.

Le groupe allemand d'équipements sportifs Adidas (-9,14%) a fini à un plus bas de clôture depuis un an après, le groupe prévoyant une perte d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires au premier trimestre dans la région "Grande Chine".

A WALL STREET

Les trois indices phares de Wall Street perdaient plus de 4% chacun au moment de la clôture européenne.

Aux valeurs, les anticipations de baisse de taux de la Fed pèsent sur les financières dont l'indice S&P perd 4,38%. Le secteur de l'énergie recule lui de 4,84% avec le repli des cours du brut.

Plus forte baisse du Dow Jones, Boeing chute de 13,17% à un creux depuis juillet 2017. L'avionneur envisage de retirer le reste d'un prêt de 13,8 milliards de dollars obtenu le mois dernier, a déclaré à Reuters une source proche du dossier.

CHANGES

L'"indice dollar" monte légèrement face à un panier de devises internationales mais il cède autour de 0,7% contre le yen, valeur refuge traditionnelle.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat sont orientés à la hausse : celui des Treasuries à dix ans prend près de cinq points de base à 0,814%, celui du Bund allemand de même échéance a pris plus de quatre points à -0,75%.

PÉTROLE

Les cours du brut perdent plus de 2% après que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont annoncé leur intention d'augmenter leurs capacités de production.

L'Opep a en outre abaissé nettement sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole cette année en raison du coronavirus, ajoutant que des révisions supplémentaires à la baisse pourraient encore intervenir.

Le Brent abandonne 2,26% à 36,38 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 2,39% à33,54 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Laetitia Volga