Paris (awp/afp) - Les plateformes aéroportuaires d'Orly et de Roissy-Charles-de Gaulle font face à d'"énormes" difficultés de recrutement alors que 4000 postes sont à pourvoir, a annoncé jeudi le PDG du Groupe ADP Augustin de Romanet sur BFM Business.

"Ce qui nous préoccupe, c'est la bonne expérience du passager et notamment dans les postes d'inspection filtrage (contrôle de sécurité, ndlr). Et aujourd'hui, les entreprises ont beaucoup de mal à recruter" dans ce secteur, a indiqué M. de Romanet.

Il a confié avoir identifié 4000 postes à pourvoir dans les aéroports d'Orly et Charles-de-Gaulle en plus des 600 recrutements en cours chez ADP "dont 400 à Charles-de Gaulle".

"Nous cherchons des techniciens de maintenance, des ingénieurs", a détaillé le patron des aéroports parisiens dont le groupe a dévoilé mercredi un chiffre d'affaire en croissance de 78,9% au premier trimestre, à 848 millions d'euros.

Au mois de mars, "le trafic total du groupe atteignait 72,4% du trafic de 2019", avait précisé Augustin de Romanet lors de la présentation des résultats, "plutôt dans le milieu haut de la fourchette" des prévisions.

Des centaines de postes ouverts

ADP exploite 29 aéroports dans le monde mais sur ses deux plateformes parisiennes, le trafic a affiché une hausse de 211,8% sur les trois premiers mois de l'année, à 14,6 millions de passagers.

Le patron du groupe aéroportuaire a listé les secteurs où il manquait du personnel en plus des postes dans les métiers de sûreté comme dans les commerces, le duty-free, la restauration ou encore les bars. "Il y a plusieurs centaines de postes aujourd'hui qui ne trouvent pas preneur", s'est-il inquiété.

Interrogé sur la rupture conventionnelle collective signée l'an dernier avec 1.150 départs à la clef et un plan de sauvegarde de l'emploi qui a vu environ 160 salariés quitter le groupe selon les syndicats, Augustin de Romanet n'a pas exprimé de regrets.

"Nous sommes très attentifs à recruter des personnes qui vont être nécessaires pour gérer des flux qui vont revenir très très vite", a-t-il insisté, rappelant qu'en "mars 2020, on pouvait se demander si on allait pouvoir payer les salaires de décembre car nous n'avions plus un euro de chiffre d'affaires".

Les syndicats disent craindre un manque d'effectif criant cet été alors que la reprise du trafic s'annonce vigoureuse. "On n'avait pas anticipé non plus la reprise économique dynamique avec beaucoup d'offres d'emploi, où les gens qualifiés ont le choix" ce qui complique les recrutements, a indiqué le secrétaire général de la CGT Daniel Bertone.

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