Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,31% lundi après une séance calme, les esprits étant avant tout tournés vers les nombreuses entreprises qui publient leurs résultats du troisième trimestre cette semaine.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 20,82 points à 6.712,87 points. Vendredi, il avait gagné 0,71%, faisant toutefois du surplace sur la semaine (+0,09%).

La cote Parisienne a vite basculé dans le rouge, mais est restée constamment au-dessus des 6.705 points. C'est la seule des grandes places européennes en négatif lundi, notamment en raison de la composition de l'indice.

"Les valeurs en hausse aujourd'hui sont celles plus cycliques, comme l'automobile, les matières premières, les banques. Elles sont un peu mieux représentées dans les autres places, alors que le luxe pèse 25% à Paris", compare pour l'AFP Nicolas Budin, responsable de la gestion actions chez Myria AM.

Les valeurs cycliques, plus dépendantes de l'activité économique, sont notamment portées par l'espoir du vote au Congrès américain du programme de réformes économiques et sociales du président Joe Biden.

Mais les investisseurs ont surtout patienté avant les nouvelles publications des résultats d'entreprises. Les premières ont été bonnes, permettant d'éloigner un peu le spectre du poids de l'inflation et des difficultés d'approvisionnement dans la santé des entreprises.

Mais la prudence reste de mise. "Beaucoup de sociétés n'ont publié que des chiffres d'affaires, il n'y avait pas d'attentes précises. Mais on a vu la pression sur les prix de l'inflation sur certaines, comme Danone", la semaine dernière, continue M. Budin.

Jeudi, la réunion de la Banque centrale européenne est également au programme. "Rien de majeur n'est attendu" pour M. Budin. La discussion sur l'après-PEPP, le programme d'achats massifs de dettes mis en place par l'institution lors de la pandémie, est fixé à la réunion suivante, le 16 décembre.

La BCE devrait conserver son cap expansif, jouant la prudence et l'attentisme tout en gardant les yeux rivés sur l'envolée de la courbe d'inflation.

L'aéronautique en turbulence

Le secteur aéronautique a été bousculé lundi: Safran a perdu 2,50% à 107,76 euros et Airbus 1,55% à 108,08 euros sur le CAC 40 quand Aéroports de Paris a chuté de 3,90% à 109,65 euros et Air France a reculé de 0,94% à 3,88 euros sur l'indice élargi SBF 120.

La compagnie aérienne scandinave SAS, dont son patron a dit qu'elle "luttait pour survivre" a rappelé la fragilité du secteur après la crise.

Le transport aérien français, par la voix de sa Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers, a demandé lundi à l'Etat une poursuite des aides et un étalement des échéances pour continuer à affronter une "descente aux enfers" qui s'éternise.

L'ombre du Covid sur le luxe

Les entreprises du luxe ont terminé en baisse tandis que l'inquiétude grandit d'une résurgence du coronavirus en Chine, l'un des principaux marchés du secteur, à l'approche des Jeux olympiques d'hiver de 2022 à Pékin.

La Chine a signalé dimanche 26 nouveaux cas de Covid-19 dans le pays et annoncé la suspension des voyages organisés inter-provinciaux dans cinq régions où des cas ont été détectés, dont Pékin.

Hermès a reculé de 1,03% à 1344 euros, LVMH de 1,12% à 659,80 euros et Kering de 1,03% à 640 euros.

Les matières premières encore porteuses

Les entreprises dans le secteur des matières premières étaient tirées par la hausse des prix. ArcelorMittal a gagné 4,58% à 28,43 euros, Total 0,27% à 43,93 euros et EDF 0,20% à 12,84 euros. Ces trois entreprises sont parmi les dix meilleures performances de l'indice CAC 40 depuis le début du mois.

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