Paris termine dans le rouge, préoccupée par la hausse des taux
Le 09 juin 2022 à 18:53
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Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 1,40% jeudi, soucieuse devant les prévisions économiques de la Banque centrale européenne (BCE) et la hausse en juillet de ses taux directeurs, qui devrait se poursuivre à l'automne.
L'indice vedette CAC 40 a lâché 90,17 points à 6.358,46 points. La veille, la cote Parisienne avait déjà perdu 0,80%, en amont de la réunion de la BCE.
Entre la guerre en Ukraine, les difficultés d'approvisionnements et l'inflation, "aucun des grands problèmes de la zone euro n'a été résolu: ils gagnent en intensité", estime auprès de l'AFP Patrice Gautry, chef économiste à l'Union bancaire privée (UBP). "Maintenant s'ajoute à cela la hausse des taux. Ce n'est pas un bon cocktail pour la confiance" des investisseurs, ajoute-t-il.
La BCE a en effet annoncé une hausse de ses taux directeurs de 25 points de base en juillet, une première en plus de dix ans, et elle a promis de nouvelles hausses à partir de septembre.
Elle compte ainsi, comme les banques centrales américaines et britanniques avant elle, ramener l'inflation sous contrôle en comprimant la demande, ce qui n'est pas du goût des investisseurs.
Mais l'effet de son changement de cap ne sera pas immédiat et ne se verra que "dans la durée", a déjà prévenu Mme Lagarde, alors que l'institution est accusée d'avoir pris du retard face aux prix galopants.
L'inflation risque donc d'être "durable", prévient M. Gautry, qui craint aussi "des risques de récession en zone euro à court terme".
Vendredi, les investisseurs devraient avoir les yeux rivés sur le chiffre de l'inflation aux États-Unis en mai, attendu en accélération par rapport au mois précédent.
Autre point d'inquiétude: la Banque centrale européenne a revu sa prévision de croissance à 2,8% en 2022, au lieu de 3,7%. Le FMI a aussi annoncé dans la journée qu'il allait revoir sa prévision pour la croissance mondiale.
L'aéronautique recule
Les valeurs de l'aéronautique ont perdu du terrain face aux perspectives de croissance moins reluisantes que prévues.
Safran a lâché 3,49% à 95,07 euros et Air France-KLM 2,27% à 1,61 euros.
Airbus a aussi été sanctionné après avoir annoncé une régression de ses commandes d'avion et des livraisons qui piétinent. Le titre a cédé 2,70% à 105,40 euros.
Le groupe Aéroports de Paris, dont une partie du personnel était en grève jeudi à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle pour demander une hausse des salaires, reculait de 2,49% à 129,15 euros.
Craintes sur la consommation
La prévision d'inflation rehaussée de la BCE a aussi eu un impact sur les valeurs de la distribution.
Les supermarchés Casino ont reculé de 4,19% à 16,22 euros tandis que son concurrent Carrefour perdait 1,35% à 18,65 euros.
Les propriétaires de centres commerciaux Klépierre (-4,02% à 20,78 euros) et Unibail-Rodamco-Westfield (-3,49% à 61,58 euros) étaient aussi à la peine.
Aéroports de Paris développe et gère des aéroports, dont Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. En 2023, le groupe a accueilli environ 99,7 millions de passagers à Paris-CDG et Paris-Orly, et environ 326,7 millions de passagers à l'étranger. Bénéficiant d'une situation géographique exceptionnelle et d'une zone de chalandise importante, Aéroports de Paris poursuit sa stratégie d'adaptation et de modernisation de ses terminaux, d'amélioration de la qualité des services et de développement des commerces et de l'immobilier. Le CA par activité se répartit comme suit :
- prestations de services aéroportuaires (32,9%) : gestion du trafic aérien, gestion des transports intermodaux et des terminaux, installation des infrastructures aéroportuaires, enregistrement et transfert des passagers, traitement des bagages, manutention des avions (nettoyage, guidage, assistance au placement et au démarrage, chargement et déchargement des aéronefs), etc. ;
- exploitation d'espaces commerciaux et de services (30,5%) : magasins, restaurants, banques, bureaux de change, etc. ;
- gestion immobilière (5,4%) : location de terrains et d'actifs immobiliers d'entreprise (commerces, bureaux, hôtels, bâtiments logistiques, etc.) ;
- autres (31,2%) : notamment gestion des aéroports à l'international, prestations d'ingénierie aéroportuaire, de télécommunications spécialisées, etc.