Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 1,40% jeudi, soucieuse devant les prévisions économiques de la Banque centrale européenne (BCE) et la hausse en juillet de ses taux directeurs, qui devrait se poursuivre à l'automne.

L'indice vedette CAC 40 a lâché 90,17 points à 6.358,46 points. La veille, la cote Parisienne avait déjà perdu 0,80%, en amont de la réunion de la BCE.

Entre la guerre en Ukraine, les difficultés d'approvisionnements et l'inflation, "aucun des grands problèmes de la zone euro n'a été résolu: ils gagnent en intensité", estime auprès de l'AFP Patrice Gautry, chef économiste à l'Union bancaire privée (UBP). "Maintenant s'ajoute à cela la hausse des taux. Ce n'est pas un bon cocktail pour la confiance" des investisseurs, ajoute-t-il.

La BCE a en effet annoncé une hausse de ses taux directeurs de 25 points de base en juillet, une première en plus de dix ans, et elle a promis de nouvelles hausses à partir de septembre.

Elle compte ainsi, comme les banques centrales américaines et britanniques avant elle, ramener l'inflation sous contrôle en comprimant la demande, ce qui n'est pas du goût des investisseurs.

Mais l'effet de son changement de cap ne sera pas immédiat et ne se verra que "dans la durée", a déjà prévenu Mme Lagarde, alors que l'institution est accusée d'avoir pris du retard face aux prix galopants.

L'inflation risque donc d'être "durable", prévient M. Gautry, qui craint aussi "des risques de récession en zone euro à court terme".

Vendredi, les investisseurs devraient avoir les yeux rivés sur le chiffre de l'inflation aux États-Unis en mai, attendu en accélération par rapport au mois précédent.

Autre point d'inquiétude: la Banque centrale européenne a revu sa prévision de croissance à 2,8% en 2022, au lieu de 3,7%. Le FMI a aussi annoncé dans la journée qu'il allait revoir sa prévision pour la croissance mondiale.

L'aéronautique recule

Les valeurs de l'aéronautique ont perdu du terrain face aux perspectives de croissance moins reluisantes que prévues.

Safran a lâché 3,49% à 95,07 euros et Air France-KLM 2,27% à 1,61 euros.

Airbus a aussi été sanctionné après avoir annoncé une régression de ses commandes d'avion et des livraisons qui piétinent. Le titre a cédé 2,70% à 105,40 euros.

Le groupe Aéroports de Paris, dont une partie du personnel était en grève jeudi à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle pour demander une hausse des salaires, reculait de 2,49% à 129,15 euros.

Craintes sur la consommation

La prévision d'inflation rehaussée de la BCE a aussi eu un impact sur les valeurs de la distribution.

Les supermarchés Casino ont reculé de 4,19% à 16,22 euros tandis que son concurrent Carrefour perdait 1,35% à 18,65 euros.

Les propriétaires de centres commerciaux Klépierre (-4,02% à 20,78 euros) et Unibail-Rodamco-Westfield (-3,49% à 61,58 euros) étaient aussi à la peine.

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