Zurich (awp) - Le personnel de la clinique privée tessinoise se retrouve victime de la bisbille juridique autour de la reprise de l'établissement par Clinica Luganese Moncucco annoncée le mois dernier, une transaction à 4 millions de francs suisses contestée par plusieurs acquéreurs potentiels éconduits, dont Swiss Medical Network (SMN), filiale du groupe Aevis Victoria, coté à la Bourse suisse.

Actionnaire minoritaire de Santa Chiara et propriétaire au Tessin des cliniques Sant'Anna et Ars Medica, SMN a présenté et obtenu du tribunal de Locarno une mesure superprovisionnelle qui maintient le droit de signature des administrateurs actuels et leur interdit de collaborer de quelque manière que ce soit avec Moncucco, qui s'est porté acquéreur de 94% du capital-actions.

Dans une prise de position écrite relayée par la RSI, les responsables de la clinique Santa Chiara indiquent que leur banque a bloqué les comptes, et partant, le versement des salaires sur demande de Moncucco, qui a exigé la radiation de la signature des administrateurs en place.

Des accusations que le repreneur renvoie aux expéditeurs, qui pourraient "débloquer rapidement la situation en reconnaissant la légitimité des nouveaux administrateurs", favorisant ainsi une période de transition "qui permettrait de payer les salaires et entamer le processus de recapitalisation sans lequel le futur de Santa Chiara ne pourra en aucune manière être garanti", a fait savoir Moncucco par voie de communiqué.

"C'est une situation préoccupante, même honteuse", s'insurge Marco Pellegrini, du syndicat OCST, au micro de la RSI, qui rappelle jeudi sur son site que légalement, les salaires doivent être versés avant le 5 du mois suivant. Le syndicaliste appelle les différentes parties à faire preuve de bon sens et entend recourir à tous les moyens possibles pour faire valoir les droits des salariés, y compris une grève.

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