A l’époque propriétaire des deux-tiers du capital de l’Inter, le groupe chinois Suning avait perdu gros lorsque le club s’était retrouvé insolvable, car incapable de rembourser les €400 millions de dette souscrits auprès d’Oaktree. 

Il est vrai qu’en huit ans sous pavillon chinois, l’Inter avait cumulé près de €700 millions de pertes. Le fonds obligataire, passé lui sous les couleurs de Brookfield Asset Management, se saisit donc du club tandis que Suning quittait le terrain tête basse. 

Zonebourse s’est plusieurs fois étonné de l’engouement que semblent parfois susciter les perspectives d’investir dans les clubs de football européens — à moins bien sûr d’être en mesure d’employer les techniques prédatrices d’Oaktree et les armées d’avocats qui vont avec. 

Voir à ce sujet Juventus Football Club S.p.A. : Tonneau des danaïdes, Borussia Dortmund GmbH : N'échappe pas à la règle et Manchester United plc : Coup franc de quarante mètres.

Une autre légende du football sur le Vieux Continent elle aussi cotée en bourse est l’Ajax Amsterdam, qui notamment a vu évoluer sous ses couleurs des stars comme Johan Cruyff, Clarence Seedorf, Marco van Basten, Patrick Kluivert, Dennis Bergkamp et Zlatan Ibrahimović.

L’actionnariat du club est contrôlé à hauteur de 73% du capital par l’Association de l’Ajax, qui regroupe des personnalités du football et des affaires, dont nombre d’anciens joueurs du club. Viennent ensuite Goldman Sachs et Citi, avec 5% et 4% du capital. 

Un avantage de l’Ajax est qu’il domine son — petit — championnat national, qu’il a remporté sept fois sur les quinze dernières saisons. Ces classements de haut de tableau lui assurent une participation quasi systématique au championnat européen de la Ligue des Champions.

Ceci, hélas, ne suffit pas à faire du club un bon investissement. En témoigne le cours de bourse de son titre, qui évolue en 2025 exactement au même niveau qu’en 2005. A côté, Aéroports de Paris et ses dix ans de surplace boursier font donc petit joueur.

Il est facile de comprendre pourquoi en se penchant sur la dynamique financière de l’Ajax. En vingt ans, le club n’a connu que six résultats d’exploitation positifs, dont deux tout juste à l’équilibre ; s’il est parvenu à maintenir la tête hors de l’eau, c’est grâce à son centre de formation et aux transferts de ses jeunes prodiges. 

Salvatrice à court terme, cette formule compromet la réussite sportive du club à plus long terme. A son crédit, soulignons que ce numéro d’équilibriste a tout de même permis au club d’éviter les renflouements d’urgence via des augmentations de capital ou, justement, l’intervention de créanciers agressifs comme Oaktree.