PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi sur de nouveaux sommets, les investisseurs étant confortés par les propos de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, qui a leurs yeux éloignent la perspective d'une remontée imminente des taux d'intérêt, tandis qu'à Wall Street la tendance était hésitante à mi-séance en l'absence de catalyseurs majeurs.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,53% à 7.128,63 points, un pic historique. Le Footsie britannique a gagné 0,05% et le Dax allemand 0,34% à 16.148,64 points, inscrivant également un record.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,36% et le FTSEurofirst 300 de 0,33%. Le Stoxx 600 a progressé de 0,35% à 488,43 points, un niveau record également.

S'exprimant lors d'une audition par la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, Christine Lagarde a déclaré qu'un resserrement de la politique monétaire de la BCE pour contrer l'inflation pourrait freiner la reprise de la zone euro, ce qui alimente sur les marchés d'actions l'espoir d'une poursuite pendant longtemps d'une politique accommodante.

"À un moment où le pouvoir d'achat est déjà comprimé par la hausse des factures d'énergie et de carburant, un resserrement excessif des conditions de financement n'est pas souhaitable et constituerait un obstacle injustifié à la reprise", a dit Christine Lagarde.

La publication dans la matinée d'indicateurs chinois sur la production industrielle et les ventes au détail, ressortis au-dessus des attentes, avait par ailleurs rassuré les investisseurs sur le rythme de croissance de la deuxième économie mondiale.

L'évolution défavorable de la pandémie de COVID-19 en Europe et le sommet virtuel, prévu mardi matin heure de Pékin, entre les présidents américain et chinois Joe Biden et Xi Jinping incitent cependant les investisseurs à une certaine prudence, ce qui explique en partie les gains modestes et la volatilité des indices.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,05%, le Standard & Poor's 500 reculait de 0,09%, tandis que le Nasdaq abandonnait 0,32%, après une ouverture pourtant dans le vert.

Boeing soutient le Dow avec un gain de 5,55% à la faveur de l'annonce de nouvelles commandes d'avions dans le cadre du salon aéronautique de Dubaï. Tesla, en revanche, pèse sur le Nasdaq en accusant un repli de 4,20% consécutif à la vente de près de 7 milliards de dollars d'actions du groupe par Elon Musk, le directeur général du constructeur automobile.

Des opérations de fusions-acquisitions dans les centres de données, un secteur qui a enregistré une forte croissance pendant la pandémie de COVID-19, animent aussi la cote, avec le rachat de Coresite Realty (+2,83%) par American Tower (-4,11%) et celui de Cyrusone (+,63%) par le duo KKR (-0,88%)/Global Infrastructure Partners (GIP).

VALEURS EN EUROPE

Aux valeurs en Europe, BNP Paribas (+3,29%) a terminé en tête du CAC 40, après des informations de Reuters selon lesquelles la banque étudie une possible vente de sa filiale américaine Bank of the West.

Comme Boeing, Airbus (+1,69%) a été soutenu par les annonces de commandes au salon de Dubaï, avec en particulier un contrat portant sur 255 A321 signé par Indigo Partners.

Ailleurs en Europe, l'annonce de la simplification d'une structure de Royal Dutch Shell (+2,14%) a profité à la compagnie pétrolière, tandis qu'à Amsterdam, le projet d'Ahold Delhaize (+3,53%) de scission de son activité de vente en ligne Bol.com, en vue d'une introduction en Bourse, a été accueilli positivement.

A la baisse, Philips (-10,6%) a pâti de la décision des autorités américaines qui ont demandé de nouvelles expertises sur ses respirateurs artificiels concernés par un rappel.

Au niveau sectoriel, les groupes ArcelorMittal, BHP Group et Glencore ont cédé de 1,56% et 2,59% après l'accord de la Conférence des Nations unies sur le climat appelant à réduire le recours aux combustibles fossiles, principale cause du réchauffement climatique d'origine humaine.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le seul indicateur du jour aux Etats-Unis a été l'activité manufacturière dans la région de New York, qui a enregistré une hausse plus prononcée que prévu en novembre.

CHANGES

L'indice dollar mesurant les variations du billet vert contre des devises internationales est de 0,12%, accentuant le record de près de 16 mois atteint vendredi.

Le dollar a été soutenu une partie de la semaine dernière par des spéculations sur une hausse de taux de la Fed après que les prix à la consommation ont augmenté en octobre au rythme annuel le plus rapide depuis 1990, remettant en question le caractère transitoire de l'inflation défendu par l'institution. L'euro est stable, à 1,1402 dollar.

TAUX

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans gagne 2,9 points de base, à 1,6128%.

Celui du Bund à dix ans a avancé de 1,1% à 0,245%, tandis que son équivalent français de même échéance a fini sur un gain de 1,3 point de base à 0,1170%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier, affecté par les craintes d'une augmentation de l'offre avec notamment le recours aux réserves stratégiques aux Etats-Unis, est en repli de 1,17% pour le Brent et de 1,14% pour le brut léger américain.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)