Lors d’un entretien avec Reuters, Ben Smith a officialisé un rapprochement entre Air France-KLM et la compagnie espagnole Air Europa. Sans préciser le montant ni la part acquise, il a confirmé qu’une réunion s’était tenue avec la direction d’Air Europa, marquant ainsi une première prise de position claire. Cette annonce fait suite aux discussions engagées en novembre dernier dans le cadre de l’alliance SkyTeam, sans que la nature des négociations ne soit détaillée à l’époque.
Un secteur aérien européen en mutation
Pour Air Europa, cette opération représente une opportunité financière majeure. La vente de ses parts pourrait permettre de rembourser les 475 millions d’euros prêtés par l’État espagnol pendant la pandémie de COVID-19. Plus largement, cette alliance illustre la nécessité, pour les compagnies européennes, de se structurer face aux géants américains et moyen-orientaux.
Dans cette dynamique, Air France-KLM ne cache pas son intérêt pour la privatisation de TAP, la compagnie nationale portugaise. Nationalisée en urgence en 2020, TAP est sur le point d’ouvrir son capital, et Air France-KLM convoite son hub de Lisbonne, un point stratégique vers le Brésil et l’Afrique. Toutefois, le groupe doit faire face à la concurrence de Lufthansa et de l’International Consolidated Airlines Group (British Airways et Iberia), également intéressés par cette opportunité.
Alors que le transport aérien en Europe reste fragmenté, ces rapprochements illustrent une tendance à la consolidation, jugée essentielle par les dirigeants du secteur. Pour Air France-KLM, ces acquisitions pourraient renforcer son réseau et sa compétitivité face aux mastodontes du marché mondial.