PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en hausse mardi, les investisseurs estimant que la hausse de l'inflation aux Etats-Unis ne justifiait pas un changement de cap de la Réserve fédérale en matière de politique monétaire.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,36% à 6.184,1 points. Le Footsie britannique a pris 0,02% et le Dax allemand a avancé 0,13%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé en hausse de 0,13%, le FTSEurofirst 300 de 0,03% et le Stoxx 600 de 0,12%.

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 0,6%, leur plus forte hausse depuis plus de huit ans et demi, alors que les économistes attendaient en moyenne une hausse de 0,5%. Mais les acteurs du marché ont estimé que cette accélération n'était pas assez rapide pour justifier un changement de politique de la Réserve fédérale.

"Les chiffres de l'inflation ne vont pas amener la Fed à réévaluer le biais accommodant de sa politique monétaire dans un avenir proche (...) Nous avons vu le mois dernier les rendements grimper à la perspective d'une envolée de l'inflation mais celle-ci ne semble pas devenir complètement hors de contrôle," a déclaré Zachary Griffiths, stratégiste chez Wells Fargo.

A Wall Street, les indices Nasdaq et S&P-500 étaient dans le vert au moment de la clôture européenne mais le Dow Jones reculait de 0,4%, pénalisé par Johnson & Johnson (-2,53%), les autorités sanitaires américaines ayant proposé de suspendre son vaccin après la survenue de caillots sanguins chez six personnes l'ayant reçu.

"Bien que cela puisse entraîner une certaine volatilité à court terme, l'annonce peut être considérée comme un revers mineur, les investisseurs ont été assez fermes dans leur confiance en une reprise économique complète", a déclaré Mike Loewengart, directeur général de la stratégie d'investissement chez E*TRADE Financial.

La publication dans la matinée de solides données commerciales en Chine, avec les importation à un pic de quatre ans, ont confirmé la bonne santé de la deuxième économie mondiale.

VALEURS

Aux valeurs, Vivendi (+2,46%) a fini en tête du CAC 40 grâce à un relevement de conseil d'Oddo.

Lanterne rouge du SBF 120, Air France-KLM a perdu 5,04% après avoir annoncé que l'augmentation de capital de près d'un milliard d'euros lancée la veille se ferait au prix de 4,84 euros par action, ce qui correspond à une décote de 8,85% par rapport au cours de clôture de lundi.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat de référence ont reculé, le chiffre des prix à la consommation indiquant que, si l'inflation a augmenté, elle n'a pas connu de flambée comme certains investisseurs le craignaient.

Le rendement des Treasuries à dix ans perd deux points de base à 1,657%. En Europe, son équivalent allemand a fini à l'équilibre.

CHANGES

Le dollar recule à un creux de dix jours face à un panier de devises de référence, dont l'euro qui prend 0,24% à 1,1938 dollar.

La livre a été légèrement sous pression après l'annonce de la démission d'Andy Haldane, l'économiste en chef de la Banque d'Angleterre, après la réunion de politique monétaire de juin.

"Le fait qu'Andy Haldane soit considéré comme un faucon est la raison pour laquelle la livre a peiné. Les cambistes optimistes sur la livre ne prennent aucun risque car il pourrait être remplacé par un responsable politique 'dovish'", a déclaré Fawad Razaqzada, analyste chez TF Global Markets.

A noter, le bitcoin a établi un record à 63.275 dollars à la veille de l'introduction en Bourse de Coinbase, la plus importante plate-forme américaine d'échanges de cryptomonnaies.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont en hausse en raison de l'annonce d'une augmentation des importations en Chine et des tensions au Moyen-Orient après que des insurgés houthis ont dit lundi avoir tiré des missiles en direction de sites pétroliers saoudiens.

Le baril de Brent LCOc1 prend 0,92% à 63,86 dollars le baril et celui de pétrole brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,95% à 60,27 dollars.

Dans son dernier rapport mensuel, l'Opep table désormais sur une croissance de 5,95 millions de barils par jour (bpj), soit 70.000 bpj de plus que la projection du mois dernier.

LES INDICATEURS

Le climat des affaires en Allemagne a subi en avril sa première baisse depuis novembre dernier, à 70,7, a indiqué l'institut ZEW en faisant état des inquiétudes des investisseurs de voir la première économie d'Europe entrer dans un confinement plus strict avec le risque de freiner davantage la consommation.

A SUIVRE :

Les investisseurs suivront mercredi le coup d'envoi de la saison des résultats du premier trimestre, avec la publication des comptes de Goldman Sachs, JPMorgan et Wells Fargo.

(Laetitia Volga, édité par)

par Laetitia Volga