PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé mardi dans les premiers échanges, la prudence décourageant la prise de risque dans l'attente de l'intervention de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale (Fed), par une commission du Congrès américain.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,05% à 5.770,32 points vers 09h00 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,68% et à Londres, le FTSE prend 0,31%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,45%, le FTSEurofirst 300 baisse de 0,32% et le Stoxx 600 cède 0,43%.

Alors que les tensions sur le marché obligataire dictent la tendance depuis plusieurs jours, les investisseurs suivront avec intérêt l'audition à 15h00 GMT de Jerome Powell par la Commission bancaire du Sénat. Ses remarques sur la hausse des anticipations d'inflation et celle des rendements des emprunts d'Etat sont particulièrement attendues.

"Il va très probablement répéter que la Fed est loin d'avoir atteint ses objectifs et qu'il faudra probablement un certain temps avant que des progrès suffisants soient réalisés pour réduire son programme d'achat d'obligations", ont déclaré les analystes d'UniCredit.

Lundi, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a fait savoir que son institution surveillait de près l'évolution des rendements souverains, une déclaration qui a entraîné une baisse de ces derniers.

L'inflation a un peu remonté mais reste très basse en Europe, où il n'y a aucun risque de surchauffe, a déclaré pour sa part après la clôture François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

Le marché suivra la publication par Eurostat des chiffres définitifs de l'inflation dans la zone euro en janvier, à 10h00 GMT.

VALEURS

Le secteur de l'énergie affiche la plus forte progression grâce à la progression des cours pétrolier, son indice Stoxx gagnant 1,27%.

Total avance de 2,75%, TechnipFMC 1,47de % et BP de 3,23%.

Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, on retrouve notamment les compagnies aériennes qui profitent de l'optimisme sur la reprise au lendemain de la présentation par le Premier ministre britannique d'un plan de déconfinement du Royaume-Uni. Ryanair, Lufthansa, IAG et Air France-KLM gagnent de 4,30% à 6,75%.

L'indice européen du voyage et des loisirs prend 1,22%.

HSBC perd 1,22% après avoir abandonné son objectif de rentabilité à long terme et dévoilé une nouvelle stratégie centrée sur la gestion de fortune en Asie à la suite d'une baisse de son bénéfice annuel.

Le deuxième cimentier mondial HeidelbergCement abandonne 2,28%, la plus forte baisse du Dax, malgré une hausse de son bénéfice d'exploitation en 2020 et des commentaires positifs pour ce début d'année.

A WALL STREET

Le S&P 500 et le Nasdaq ont clôturé en baisse lundi, la progression des rendements obligataires suscitée par les craintes de reprise de l'inflation ayant pesé de nouveau sur les grandes valeurs de croissance, technologiques en tête.

L'indice Dow Jones a gagné 0,09% à 31.521,69 points. Le S&P-500, plus large, a cédé en revanche 0,76% à 3.876,84 points et le Nasdaq Composite 2,45% à 13.534,50 points.

Les contrats à terme suggèrent pour le moment une ouverture en hausse de 0,2% pour le Dow Jones, en baisse de 0,3% pour le Nasdaq et à l'équilibre pour le S&P-500.

EN ASIE

Les Bourses chinoises sont passés dans le rouge peu avant la clôture, les inquiétudes concernant un resserrement éventuel de la politique monétaire ayant pris le dessus.

L'indice Composite de Shanghai a cédé 0,17% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale 0,32%.

La Bourse de Tokyo est fermée en raison d'un jour férié.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans est quasiment inchangé à 1,375% après un plus haut d'un an la veille à 1,394%.

Les rendements de référence en Europe repartent à la hausse après avoir reflué lundi après que Christine Lagarde a indiqué que la BCE était de plus en plus vigilante à leur évolution.

Le dix ans allemand, effaçant ses pertes de la veille, gagne plus de trois points de base à -0,309%. Son équivalement français grimpe à -0,0556%.

CHANGES

L'"indice dollar", qui mesure les variations de la monnaie américaine face à un panier de référence, reprend 0,1% après avoir atteint plus tôt son plus bas niveau en un mois.

L'euro est inchangé autour de 1,2154 dollar.

Le bitcoin chute de 12,78% à 47.250 dollars après avoir inscrit un record la semaine dernière à plus de 58.000 dollars. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a estimé lundi que la cryptomonnaie était un actif hautement spéculatif et extrêmement inefficace pour effectuer des transactions.

PÉTROLE

Les prix du pétrole montent, soutenus par l'optimisme concernant le lancement des vaccins contre le COVID-19 et des anticipations de baisse de production aux Etats-Unis la semaine dernière après la vague de froid sur le pays.

Le baril de Brent gagne 1,69% à 66,34 dollars et le brut léger américain prend 1,52% à 62,64 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga