PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont démarré décembre par un net rebond mercredi en clôture et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance, plusieurs indicateurs économiques ayant pris le pas sur les craintes liées au variant Omicron du coronavirus.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 2,39% à 6.881,87points. Le Footsie britannique a pris 1,55% et le Dax allemand 2,47%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 2,86%, le FTSEurofirst 300 1,85% et le Stoxx 600 1,71%.

Les marchés d'actions en Europe, qui avaient été plombés la veille par des doutes quant à l'efficacité des vaccins actuels contre le COVID-19 sur le variant Omicron, ont accéléré leurs gains après l'ouverture de Wall Street.

Un peu plus d'une heure avant l'ouverture de la Bourse de New York, l'enquête mensuelle du cabinet ADP a montré que le secteur privé aux Etats-Unis avait créé bien plus d'emplois qu'attendu en novembre, soit 534.000 au lieu de 525.000.

Outre cette statistique qui a accentué la hausse des contrats à terme sur indices, la publication en cours de séance de l'indice ISM manufacturier pour le novembre aux Etats-Unis, ressorti en progression à 61,1 contre 61,0 prévu, a permis au Dow Jones, au S&P-500 et au Nasdaq d'accroître encore leurs gains.

En Europe, la croissance de l'activité manufacturière en zone euro a également légèrement accéléré en novembre, avec un indice PMI mesuré par IHS Markit à 58,4 contre 58,3 le mois précédent.

Alors que le "Livre beige" de la Réserve fédérale américaine, qui sert de base de discussions pour sa réunion de politique monétaire des 14 et 15 décembre, sera publié à 19h00 GMT, les indicateurs du jour ont offert aux investisseurs l'opportunité de mettre de côté, au moins provisoirement, leurs craintes sur la propagation du variant Omicron.

Parallèlement, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a trouvé un accord mercredi pour lancer des négociations sur un traité contre les pandémies, tandis qu'en Europe la campagne vaccinale contre le COVID-19 chez les enfants de 5 à 11 ans a été avancée d'une semaine dans l'Union européenne.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le compartiment minier (+2,29%) et celui de l'énergie (+2,07%) ont enregistré l'une des plus fortes progressions du Stoxx 600 à la faveur du rebond des prix du cuivre et de ceux du pétrole.

TotalEnergies a avancé de 3,2% et BP de 2,2%.

Le secteur du transport et des loisirs s'est également démarqué avec un gain de 3,14%.

Les compagnies aériennes comme Wizz Air, Lufthansa, IAG ou encore Air France-KLM ont gagné respectivement 7,02%, 5,07%, 3,37% et 3,34%.

Dans le reste de l'actualité des entreprises, la banque italienne Monte dei Paschi a bondi de 16,73% dans la perspective d'un nouveau plan industriel incluant une augmentation de capital avec l'aval de Bruxelles.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 1,13%, le Standard & Poor's 500 de 1,62% et le Nasdaq de 1,5% à la faveur notamment de chiffres de l'emploi meilleurs que prévu et d'une progression plus forte qu'anticipé de l'activité manufacturière aux Etats-Unis le mois dernier.

Parmi les 11 principaux secteurs du S&P-500, les compartiments de l'énergie (+2,2%), des matériaux (+1,7%) et des finances (+1,65%) affichent les plus importants gains.

Aux valeurs, Merck & Co gagne près de 2% après la recommandation par un panel d'experts conseillant la Food and Drug Administration, l'autorité sanitaire aux Etats-Unis, d'accorder son feu vert au traitement antiviral contre le COVID-19 du laboratoire.

A la baisse, Salesforce (-6,64%) est pénalisé par sa prévision de bénéfice pour le trimestre en cours, ressortie en dessous des attentes.

CHANGES

Aux changes, l'indice mesurant les fluctuations du dollar par rapport à un panier de référence est pratiquement inchangé.

L'euro est également stable à 1,1328 dollar.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat montent en réaction aux déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, en faveur d'un arrêt plus tôt que prévu du programme d'achats d'actifs de l'institution.

Mardi, devant la commission bancaire du Sénat américain, il a reconnu que l'inflation ne pouvait plus être qualifiée de "transitoire" et qu'il convenait désormais d'accélérer le "tapering".

Mercredi, devant cette fois-ci la commission des services financiers de la Chambre des représentants, Jerome Powell a réaffirmé que les risques d'une inflation durable avaient augmenté mais il a aussi ajouté que la hausse actuelle des salaires n'évoluait pas à un rythme qui pourrait accélérer l'inflation. Le taux du dix ans américain gagne 3,4 points de base, à 1,4749%, tandis que celui du papier à deux ans avance de 6,7 points, à 0,5927%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en hausse d'un point de base à -0,331%, tandis que son équivalent français a terminé sur un gain de 1,9 point à 0,0320%.

PÉTROLE

Le marché du pétrole est orienté en nette hausse alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a entamé une réunion dans l'après-midi, avant une autre jeudi avec ses alliés, pour trouver une réponse face à une possible menace du variant Omicron sur la demande mondiale. Selon une source, aucune décision n'a été prise sur la production du cartel.

Le Brent avance de 2,25%, à 70,81 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,95% à 67,52 dollars.

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Claude Chendjou