CANCUN, Mexique, 5 juin (Reuters) - L'attaque de Londres et le débat autour des restrictions de voyage aux Etats-Unis a placé les questions de sécurité sur le devant de la scène, dimanche, lors de la réunion annuelle des responsables de l'aviation civile mondiale à Cancun.

Pour Alexandre de Juniac, directeur général de l'Association internationale du transport aérien (IATA), l'attentat perpétré samedi soir à Londres pourrait dissuader certaines personnes de voyager, comme cela s'est produit après de précédentes attaques en Europe.

"Lors de précédents évènements, à Bruxelles ou à Paris, le trafic a diminué en provenance de certaines régions du monde", a-t-il souligné pendant une interview accordée à Reuters.

"Il est donc possible qu'il y ait un impact, mais il est encore trop tôt pour mesurer son ampleur", a ajouté l'ancien PDG d'Air France-KLM.

Le nombre de voyageurs asiatiques avait sensiblement diminué l'an dernier après les attentats en Europe et les touristes ont désormais tendance à privilégier les zones considérées comme les plus sûres.

"Je ne pense pas que les gens vont arrêter de voyager mais ils vont commencer à se demander où aller", a déclaré à Reuters le PDG de la compagnie finlandaise Finnair, Pekka Vauramo, qui dit avoir constaté une demande croissante pour les destinations d'Europe du Nord comme la Laponie mais pas d'annulations après l'attentat de Manchester il y a deux semaines.

Plusieurs compagnies ont néanmoins proposé à leurs clients d'annuler gratuitement leurs voyages à destination de Londres à la suite de l'attaque de samedi.

C'est le cas de Malaysia Airlines, dont l'offre est valide jusqu'au 5 juin et pourrait être prolongée, a déclaré son PDG, Peter Bellew.

"Très peu de gens ont saisi cette offre et nous n'avons pas vu de baisse des réservations à destination de Londres mais ce n'est pas bon", a-t-il dit.

Les débats sur l'interdiction des ordinateurs en cabine aux Etats-Unis et sur les restrictions de voyages que Donald Trump voudrait imposer aux ressortissants de certains pays à majorité musulmane, comme il l'a redit après les attentats de Londres, ajoutent aux incertitudes qui pèsent sur le secteur, relèvent ses acteurs.

(Tim Hepher et Victoria Bryan; Tangi Salaün pour le service français)