Ajoute montant des aides, précisions sur Hype/HysetCo en fin de dépêche

PARIS (awp/afp) - Une première station de production et distribution d'hydrogène bas-carbone, encore en construction, ouvrira bientôt à Paris pour approvisionner les véhicules roulant par ce moyen dans la capitale, a constaté vendredi une journaliste de l'AFP.

Actuellement, près de 170 taxis et quelques véhicules de sociétés circulent avec ce type d'énergie à Paris.

La station, d'une capacité quotidienne d'une tonne d'hydrogène (environ 400 pleins de voiture par jour), est en construction porte de Saint-Cloud (ouest de Paris) et devrait ouvrir d'ici à fin mars.

L'hydrogène y est produit par électrolyse de l'eau, via un électrolyseur installé sur place et alimenté par l'électricité du réseau, d'où son caractère bas-carbone, étant donné que le courant en France vient aux deux tiers du nucléaire.

La quasi-totalité de l'hydrogène produit aujourd'hui, en France et dans le monde, est encore d'origine fossile (gaz notamment) et très nocive pour le climat.

La future station parisienne bas-carbone, présentée par ses initiateurs comme la plus grande d'Europe en capacité, s'ajoutera à trois postes de recharge déjà en fonctionnement en région parisienne, à Roissy, Orly et porte de la Chapelle à Paris, alimentés par Air Liquide, formant ainsi le premier réseau français de distribution ouvert au public.

HysetCo, la société derrière ces projets, compte ouvrir six autres stations bas-carbone en Ile-de-France d'ici à 2024. Elle assure étudier la possibilité de passer des contrats directs avec des producteurs d'électricité renouvelable, afin de se fournir en électricité verte.

Le projet parisien et les six franciliens ont reçu le soutien de l'État pour un total de près de 35 millions d'euros via les Investissements d'avenir, au travers de l'Ademe (Agence de la transition énergétique).

"La France parie sur l'hydrogène", a dit vendredi Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, en visitant le chantier. "Pour l'instant, la mobilité hydrogène s'inscrit plutôt dans le développement des véhicules les plus lourds, les véhicules utilitaire légers, et les flottes captives comme les taxis", a-t-il ajouté.

Les véhicules lourds n'ont pas d'alternative pour se décarboner, alors que les véhicules légers peuvent être électrifiés via des batteries.

Pour un usage professionnel, l'avantage de l'hydrogène est la rapidité de recharge et une autonomie moyenne de 500-600 km, avance Camille-Léa Passerin, directrice du développement chez HysetCo.

Coût pour l'automobiliste qui viendra à la porte de Saint-Cloud: 12 euros au kilo (5 kilos faisant un plein), bien en-deçà du coût réel d'un gaz qui a encore besoin d'être soutenu.

La start-up HysetCo, détenue par Air Liquide, Toyota, STEP (Hype), Kouros et TotalEnergies, vise un "passage à l'échelle de la mobilité hydrogène dans la perspective des Jeux Olympiques à Paris en 2024".

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