PARIS (Reuters) - L'Europe s'apprête à lever cette semaine l'interdiction de vol du Boeing 737 MAX imposée il y a 22 mois, au risque de susciter la colère de proches des victimes, qui jugent cette décision prématurée. Le feu vert de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) est une étape importante vers un retour dans les airs de l'avion interdit de vol dans le monde entier en mars 2019 à la suite de deux catastrophes aériennes qui ont fait 346 morts.

Les Etats-Unis ont autorisé la reprise des vols du 737 MAX en novembre, suivis par le Brésil et le Canada. La Chine ne s'est pas encore prononcée. Après avoir accordé une autorisation provisoire en novembre, l'AESA a passé au crible des dizaines de contributions d'experts et a reçu "directement un certain nombre de rapports de lanceurs d'alerte que nous avons minutieusement analysés et pris en compte", a déclaré lundi le directeur exécutif de l'agence, Patrick Ky. Selon lui, ces analyses n'ont révélé aucun problème technique récent et les conditions de reprise des vols sont désormais réunies. L'association de victimes Vol ET 302-Solidarité et Justice a toutefois jugé la décision "prématurée, inappropriée et même dangereuse". Le renforcement des contrôles pourrait ralentir la certification du futur Boeing 777X, tandis que la Federal Aviation Administration pourrait prendre des mesures de rétorsion et renforcer la surveillance d'Airbus, alertent les analystes.

(Version française Olivier Cherfan, édité par Nicolas Delame et Jean-Philippe Lefief)

par Tim Hepher