Tony Fernandes, co-fondateur d'AirAsia, s'est rendu chez Airbus cette semaine pour des discussions censées confirmer voire étendre une commande de 66 appareils mais il est reparti de Toulouse sans signer d'accord à l'issue de négociations apparemment difficiles, selon l'une des sources.

Cette commande avec la filiale long courrier AirAsia X de la compagnie aérienne est primordiale pour la dernière version de l'A330, source de profit majeure de l'avionneur européen, après avoir cédé des parts de marché face au Dreamliner 787 de Boeing.

AirAsia n'a pas répondu aux sollicitations de commentaires.

Un porte-parole d'Airbus a dit que ce dernier discutait toujours des besoins de ses clients mais "nous gardons secrets le contenu de ces discussions".

Fernandes a établi cette semaine une liste de conditions préalables à la confirmation de la commande, portant sur le prix, la performance, les moteurs et les avances sur contrat, tout en ajoutant "ou sinon" sur son compte Twitter, une remarque semblant indiquer qu'il se réserverait éventuellement le choix d'étudier à nouveau la solution Boeing.

Après avoir rencontré le patron d'Airbus Tom Enders, Fernandes a écrit jeudi sur LinkedIn que l'A330neo était un "grand avion" pour les longues distances et les déplacements à bas coûts, tout en ajoutant: "Airbus doit travailler dur pour en faire un incontournable mondial; nous verrons bien".

Des sources ont dit que les relations entre Airbus et son premier client asiatique, qui a commandé près de 600 monocouloirs, se sont dégradées à la suite des changements intervenus à la tête de l'avionneur et en raison aussi de divergences sur les prix et le calendrier des avances.

Airbus espère néanmoins conclure un accord étendu à temps pour le salon de l'aéronautique de Farnborough qui se tient dans 10 jours.

Dans l'intervalle, Airbus s'emploie à assurer une autre grosse commande au moins pour l'A330neo, ont signalé des sources industrielles.

Airbus a dit qu'il avait fini le premier semestre sur 206 commandes nettes contre 306 pour Boeing à fin mai. Pour les "wide-body jets", il en était à 50 en net contre 113 pour Boeing fin mai.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Tim Hepher

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Boeing Company (The), Airasia Group BHD