Paris (awp/afp) - Airbus a annoncé jeudi avoir essuyé une perte nette de 767 millions d'euros (820 millions de francs suisses) au troisième trimestre, marqué notamment par une charge exceptionnelle de 1,2 milliard destinée à financer les mesures sociales liées aux 15'000 suppressions de postes annoncées en juin.

L'avionneur européen, qui avait consommé 12,4 milliards d'euros de trésorerie sur les six premiers mois de l'année en raison de la crise liée au coronavirus, est en revanche parvenu à stopper l'hémorragie, dégageant un flux de trésorerie avant fusions-acquisitions et financement clients positif de 600 millions d'euros entre juillet et septembre.

Et il ambitionne qu'il soit "au moins à l'équilibre au quatrième trimestre", selon un communiqué.

"Nous voyons maintenant les progrès réalisés dans l'adaptation de notre entreprise au nouvel environnement de marché lié au Covid-19", estime le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury, cité dans le communiqué.

"Malgré la reprise plus lente que prévu du transport aérien, nous avons fait converger la production et les livraisons d'avions commerciaux au cours du troisième trimestre et stoppé la consommation de cash conformément à notre ambition", ajoute-t-il.

Pour s'adapter à une reprise du trafic aérien qui ne devrait retrouver son niveau de 2019 qu'entre 2023 et 2025, l'avionneur a baissé ses cadences de production globalement de 40% par rapport à ce qu'il prévoyait avant-crise, avec 40 Airbus A320 produits par mois, 4 A220, 2 A330 et 5 A350.

Si sur les neufs premiers mois de l'année, les livraisons d'avions commerciaux ont chuté d'environ 40%, elles n'accusent au troisième trimestre qu'une chute de 20% comparée à l'année précédente, avec 145 appareils livrés aux clients. Ils n'étaient que 74 au deuxième trimestre, au plus fort de la crise.

Les livraisons sont un indicateur fiable de la rentabilité dans l'aéronautique, principalement parce que les clients paient la majeure partie de la facture au moment où ils prennent possession des avions.

Le chiffre d'affaires entre juillet et septembre s'établit à 11,2 milliards d'euros, en baisse de 27% par rapport à l'année précédente.

L'avionneur a annoncé en juin qu'il prévoyait de supprimer 5100 postes en Allemagne, 5000 en France, 1700 postes au Royaume-Uni, 900 en Espagne et 1300 dans le reste du monde.

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