par Tim Hepher

Airbus est parvenu à son objectif de production d'appareils et a atténué les problèmes industriels récemment rencontrés alors que s'ouvre une nouvelle phase pour l'avionneur dans la gestion de la crise liée au coronavirus, a déclaré jeudi son directeur général délégué, Michael Schoellhorn.

Le groupe, qui avait décidé d'abaisser de 33% à 42% sa production pour faire face à la faiblesse de la demande, la quasi-totalité de la flotte des compagnies aériennes étant clouée au sol, avait également dû composer avec des problèmes d'approvisionnements.

"Nous nous sommes remis de cette phase et nous sommes désormais en place pour les nouveaux taux", a déclaré à Reuters Michael Schoellhorn.

La production mensuelle des A320/321, A350 et A330, fixée respectivement à 40, six et deux unités contre 60, 9,5 et 3,5 avant la crise, est un point d'équilibre qui ne perturbe pas trop l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement (...) et nous place à un point relativement proche de nos prévisions d'évolution du marché", a-t-il déclaré.

Les nouveaux taux de production sont déjà appliqués sur les chaînes de montages où sont notamment assemblées les ailes des avions mais, selon les syndicats, les appareils entièrement assemblés ne quitteront les usines à ce nouveau rythme qu'à compter de septembre.

Airbus n'a pas exclu de réduire à nouveau la production de l'A320 en fonction du rythme de la reprise, mais Michael Schoellhorn a déclaré que 40 unités par mois représentait "encore un rythme avec lequel (le groupe) se sentait à l'aise".

Face à la pire crise traversée par le secteur, Michael Schoellhorn a estimé qu'elle offrait à Airbus une opportunité pour résoudre les problèmes auxquels il ne pouvait pas répondre facilement auparavant.

Selon lui, le plus important de ces problèmes est une version plus grande de l'A321, l'A321ACF doté de 240 places, un programme qui a accusé un retard d'au moins six mois avant une amélioration de la situation à la fin de l'année dernière.

"Il n'y a pas de problèmes industriels systématiques en ce moment", a déclaré Michael Schoellhorn au sujet de cet appareil. Il y a également "très peu de perturbations" au sein des fournisseurs, a-t-il ajouté.

Les syndicats redoutent une prochaine réorganisation du groupe qui pourrait déboucher sur des milliers de suppressions d'emplois et une restructuration des 11 usines européennes de l'avionneur.

Sollicité sur le sujet, Michael Schoellhorn s'est contenté de déclarer qu'une amélioration des opérations créerait une "base stable" pour l'avenir.

Airbus veut garder son taux de production actuel sans entamer sa trésorerie, ce qui rend impérieux une réduction de ses coûts fixes.

"Nous travaillons sous tous les angles", a déclaré Michael Schoellhorn. "C'est un défi mais aussi une opportunité."

(Version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)