Le groupe européen d'aérospatiale et de défense a dégagé un bénéfice opérationnel (Ebit) trimestriel avant exceptionnels en hausse de 12% à 921 millions d'euros, contre un consensus Thomson Reuters I/B/E/S de 768 millions.

L'action s'adjuge 5,6% à 64,12 euros vers 12h20 à la Bourse de Paris, portant sa hausse à près de 55% depuis le début de l'année et affichant la plus forte hausse du CAC 40. Les investisseurs apprécient en particulier l'Ebit meilleur que prévu du pôle défense et spatial, même si Airbus Helicopters déçoit un peu.

Le groupe a cependant annoncé vendredi un protocole d'accord pour la création d'une ligne d'assemblage en Chine où seront fabriqués dans les dix ans à venir 100 hélicoptères H135 d'une valeur totale estimée à environ un milliard d'euros. La veille, Pékin avait déjà annoncé une commande de 130 avions Airbus évaluée à 15,5 milliards d'euros, dont 100 A320.

Pour faire face à l'avalanche de commandes d'A320, Airbus prévoit de porter la production de son monocouloir vedette de 42 actuellement à 60 unités par mois à mi-2019 puis à 63 en 2020.

Airbus, qui ouvrira pour ce faire une nouvelle ligne d'assemblage à Hambourg, relève ainsi son précédent objectif, annoncé en février dernier, de produire 50 A320 par mois début 2017, comme l'avait révélé jeudi Reuters.

"La bonne santé du marché de l’aviation commerciale, la robustesse de notre carnet de commandes et les capacités de notre chaîne d’approvisionnement nous permettent d’augmenter la cadence de production des avions monocouloirs à 60 exemplaires par mois mi-2019", précise Tom Enders, PDG d'Airbus Group, dans un communiqué.

Les 30 A330 inclus dans la commande chinoise de jeudi ont rassuré le marché sur la production du long-courrier dont Harald Wilhelm a précisé qu'elle pourrait se situer entre six et dix avions par mois en 2019 en fonction de la demande.

Sur neuf mois, l'Ebit augmente de 8%, le chiffre d'affaires de 6% et le bénéfice net de 36%, avec un flux de trésorerie disponible avant acquisitions ramené à un solde négatif de 1,751 milliard d'euros contre -2,090 milliards fin septembre 2014.

CESSIONS D'ACTIFS EN COURS

Airbus Group confirme ainsi viser pour 2015 une nouvelle hausse de son chiffre d'affaires, une légère progression de son bénéfice opérationnel (Ebit) avant exceptionnels et un flux de trésorerie disponible avant fusions et acquisitions à l'équilibre.

Le groupe prévoit aussi une augmentation supplémentaire de son bénéfice par action et de son dividende en 2015.

"Nous sommes très satisfaits de ces résultats, estimant que les prévisions d'Ebit et de flux de trésorerie disponible présentées par Airbus Group en décembre 2014 sont encore d'actualité - ce qui est suffisamment rare pour être souligné", souligne Jefferies dans une note.

C'est au vu de ces performances et de la réalisation de cessions d'actifs qu'Airbus Group a décidé de lancer dès la semaine prochaine son plan de rachat d’actions, annoncé en avril dernier et prévu pour se terminer au plus tard fin juin 2016.

Dans ce cadre, Airbus Group aura vendu fin 2016 le solde de sa participation dans Dassault Aviation, après l'avoir déjà réduite de moitié pour la ramener à 23%, a précisé à des journalistes Harald Wilhelm.

Des cessions d'actifs dans la défense devraient également être bouclées d'ici la fin 2016.

Dans ce but, Airbus a séparé ses activités d'électronique et de contrôle des frontières. Les discussions avancent bien, y compris sur d'autres actifs comme Atlas Elektronik, a précisé Harald Wilhelm.

Selon deux sources proches du dossier, le groupe allemand de défense Rheinmetall s'est allié au fonds d'investissement Blackstone pour faire une offre sur ces actifs de défense électronique qui pourraient valoir jusqu'à un milliard d'euros.

Malgré ses performances sur son flux de trésorerie, Airbus Group reconnaît qu'il devra rester "extrêmement attentif" à la montée en cadence du nouveau long-courrier A350, dont environ 15 livraisons sont prévues pour 2015, un rythme prévu pour au moins doubler en 2016.

Pour Oddo Securities, le lancement du programme de rachat d'action traduit cependant la confiance d'Airbus dans la montée en cadence de la production de l’A350, son dernier né.

Harald Wilhelm a également confirmé que le point d’équilibre financier du programme A380 était "sur la bonne voie" pour 2015, même avec un peu moins de 30 livraisons en 2016 et entre 20 et 30 en 2017.

Aucun développement n'est intervenu récemment concernant l'éventuel lancement d'une version remotorisée du très gros porteur pour relancer ses ventes à moyen terme, a-t-il ajouté.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer et Tim Hepher