MILAN (awp/afp) - Le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo a annoncé samedi son intention de prendre une participation de 25,1% dans le groupe allemand Hensoldt, ancienne filiale d'Airbus, pour un montant d'"environ 606 millions d'euros".

Un accord en ce sens a été conclu avec Square Lux Holding, une société de portefeuille contrôlée par des fonds conseillés par KKR, a indiqué le groupe italien dans un communiqué. Le prix par action a été fixé à 23 euros.

Hensoldt, qui se veut premier groupe européen de l'électronique pour le secteur de la défense, fabrique des composantes comme des capteurs ou radars dédiés aux missions critiques.

Leonardo deviendra ainsi le principal actionnaire de Hensoldt aux côtés de la banque publique allemande KfW, qui détient également une part de 25,1%. L'Etat allemand avait pris en décembre dernier cette minorité de blocage dans Hensoldt pour "protéger les technologies clés de l'industrie de sécurité et de défense".

Le gouvernement allemand pourra ainsi bloquer une acquisition par des investisseurs étrangers, au moment où Berlin et d'autres capitales européennes s'inquiètent notamment des visées de groupes chinois.

Airbus avait bouclé en 2017 la vente au fonds d'investissement KKR de Hensoldt, nouveau nom de l'entité Defence Electronics du groupe aérospatial européen.

L'entreprise allemande, basée à Taufkirchen en Bavière (sud), emploie 5.500 salariés pour un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros en 2019.

Avec l'investissement dans Hensoldt, "Leonardo établira une présence stratégique à long terme sur le marché allemand de la défense, qui connaît une croissance rapide", a indiqué le groupe italien.

Leonardo et Hensoldt collaborent déjà dans le programme Eurofighter Typhoon en tant qu'opérateurs indépendants dans le cadre du consortium européen, selon le communiqué.

Leonardo (ex-Finmeccanica) a enregistré en 2020 un bénéfice net de 243 millions d'euros, en chute de 70,4%, sous l'effet de la pandémie de coronavirus. Le chiffre d'affaires annuel s'est élevé à 13,41 milliards d'euros, en baisse de 2,7%.

Le groupe étant considéré comme stratégique, il n'a jamais cessé ses activités, même pendant les moments les plus graves de la pandémie de Covid-19, mais il a subi des ralentissements de sa production.

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