Créée en 2007 à Tarbes, son siège de 30 hectares, la société détenue à parts égales par Airbus, Snecma (groupe Safran) et Sita France (filiale propreté de Suez Environnement) a ouvert en 2013 un deuxième site de 340 hectares à Teruel, en Espagne.

Ces deux implantations, qui peuvent accueillir jusqu'à 250 avions, assurent à Tarmac Aerosave la plus grande capacité de stockage en Europe. Le groupe tarbais réalise 50% de son activité avec des sociétés de leasing comme AerCap, l’Irlandais Avolon ou BBAM, le reste auprès de compagnies aériennes qui ont besoin de stocker leurs appareils de façon temporaire, pour répondre par exemple à des baisses de fréquentation ou pour un démantèlement, pour les avions en fin de vie.

Il accueille essentiellement des avions commerciaux des constructeurs Boeing, Airbus, ATR, Embraer et Bombardier et a également obtenu en 2017 le marché du démantèlement des avions de la Direction générale de l’armement (DGA).

"En dix ans, nous avons reçu 488 avions dont 300 sur le site de Tarbes et démantelé 125 appareils et 85 moteurs. Avec 112 avions stockés actuellement, nous représentons 12% du marché mondial", a indiqué Philippe Fournadet, président de Tarmac Aerosave lors de la cérémonie célébrant les dix ans du groupe.

Tarmac Aerosave est le prolongement du projet Pamela, piloté en 2006 par Airbus, qui visait à tester des procédures de déconstruction d’avions en fin de vie avec un objectif de 85% de la masse de l’appareil recyclé.

"Aujourd’hui, nous atteignons 92% et nous sommes les seuls en Europe à apporter une solution unique de stockage pour les aéronefs arrêtés temporairement et de démantèlement pour les avions en fin de vie", précise Philippe Fournadet.

MARCHE D'AVENIR

L’activité stockage et maintenance génère 80% du chiffre d’affaires du groupe, établi en 2016 à 42 millions d’euros.

Les opérations de démantèlement consistent en premier lieu à isoler les équipements qui seront revendus d’occasion et utilisés comme pièces de rechange pour la maintenance. Les autres éléments sont recyclés ou valorisés dans des filières existantes et seule 8% de la masse de l’avion, essentiellement des matières plastiques, est traitée en déchet industriel banal.

Tarmac Aerosave a également mis en place un atelier dédié au démantèlement ou la réparation des CFM56, moteurs de référence pour les avions commerciaux monocouloirs.

"L’activité démantèlement est difficile à rentabiliser car elle nécessite de la main d’œuvre et des investissements technologiques. Notre modèle économique repose surtout sur le stockage et sur une maintenance associée qui nous assurent la rentabilité pour continuer à nous développer", explique Pierre Bonnichon, directeur du développement.

Tarmac Aerosave, qui a multiplié par trois son volume d’activité entre 2014 et 2016, ouvrira d’ici la fin de l’année un troisième site sur l'aéroport de Toulouse Francazal.

Cette nouvelle implantation va doter le groupe de 5.000 m2 de hangars supplémentaires dédiés à la maintenance des moyens courriers et avions régionaux type ATR et de quinze à vingt places de parking qui pourront être utilisées par Airbus pour le stationnement d’avions neufs avant leur mise en service.

Ce nouveau site doit permettre à Tarmac Aerosave d’anticiper la hausse du marché avec l’accélération du remplacement de la flotte existante et "15.000 retraits d’avions planifiés sur les quinze prochaines années", estime l’entreprise.

"Actuellement, plus de 20.000 avions volent ou sont en état de voler dans le monde. Il y en aura deux fois plus dans les vingt prochaines années avec un millier d’avions à déconstruire chaque année contre 500 aujourd’hui", dit Philippe Fournadet.

Le président de Tarmac Aerosave a confirmé que son groupe avait "d’autres projets en Europe et sur les autres continents".

(Edité par Yves Clarisse)

par Johanna Decorse

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Safran